Colore-moi en bleu / Par Navid Shahzad – Colour me Blue / by Navid Shahzad

Colore-moi en bleu / Par Navid Shahzad – Colour me Blue / by Navid Shahzad

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Colore-moi en bleu
par Navid Shahzad

Death Valley (La Vallée de la mort) aux États-Unis est un endroit où rien ne pousse parce qu’elle se trouve dans l’ombre pluviométrique des hautes chaînes de montagnes de la Sierra Nevada qui l’entourent. Les hautes montagnes bloquent efficacement les nuages de pluie créés sur le côté exposé au vent, ou protégé, ce qui donne lieu sur l’autre penchant à un désert « d’ombre pluviométrique » où il fait une chaleur torride qui ne permet à aucune plante de prospérer. Sancar Efe est la personnification humaine d’un tel endroit. Pour la deuxième fois en dix ans, son cœur aimant et généreux s’est transformé en pierre dans une vallée de la mort. Dans un étrange cycle allant de la vie à la mort et inversement, nous avons vu que pendant neuf longues années, il n’a pas plu sur la montagne que nous connaissons sous le nom de Sancar Efe. Puis, sur le point de se marier, une inondation soudaine reverdit son cœur grâce à l’apparition d’une enfant aux yeux aussi bleus que les eaux de Muğla le fixant avec adoration.  A l’image des petites pousses à peine vivantes luttant pour respirer sous le rocher impitoyable et la terre inhospitalière, nous espérions que l’union promise de Sancar avec sa bien-aimée ramènerait le printemps sur une terre devenue pratiquement incultivable. Mais le désert est un ennemi redoutable et impitoyable et nous le voyons s’avancer insidieusement, empiétant à nouveau sur les tendres pousses de vie qui commencent à poindre. Quasiment du jour au lendemain, tel un feu de brousse sauvage incontrôlable, le paysage du cœur de Sancar s’est consumé, ne laissant que les restes carbonisés d’un cœur puissant autrefois plein d’espoir.  

Les chansons de Kavruk, qui représentent un mystérieux alacakus s’envolant du haut de la falaise au milieu de la nuit pour ne plus jamais être retrouvé, ont inventé ce qui est finalement devenu pour les habitants de Muğla la légende de la fille de l’ambassadeur et du fils du métayer. C’est à nous de comprendre que l’alacakus et la montagne appartiennent à des mondes différents, tout comme l’eau et la terre, bien qu’elles semblent appartenir à un même monde, restent séparées. Sancar et Nare sont inextricablement liés l’un à l’autre, mais du point de vue élémentaire ils sont opposés, car l’un est la terre et l’autre l’air et le ciel. Le scénario y fait clairement allusion avec le conseil de Nare à Melek lorsqu’elle lui dit de dessiner une sirène dans la mer (elle-même) pendant que le père et l’enfant se tiennent sur la plage. Le dessin que Melek est invitée à faire par sa mère fait plus que refléter l’histoire tragique d’Anderson, « La petite sirène » et « L’homme abandonné », car il semble que ses parents ne pourront jamais vivre heureux ensemble malgré leurs sacrifices.  

L’orage violent que nous rencontrons à la fin de l’épisode 37 symbolise donc le fait qu’après le départ de Nare, la vie de Sancar est sur le point de connaître des changements tumultueux. Lorsque dans la nature les ombres de pluie sont levées, elles provoquent des crues soudaines et des tempêtes torrentielles qui inondent les lits des rivières et les endroits qui n’ont pas vu l’humidité depuis des mois. Le fait que l’ombre pluviométrique commence à se lever du cœur de Sancar ne symbolise pas nécessairement une nouvelle floraison, mais elle laisse entrevoir une éventuelle guérison et une certaine paix.

Nous faisons tous face au chagrin et à la mort à notre manière. Avec le départ de Nare et la mort de Gediz, deux des jalons apparemment permanents qui ont défini la vie de Sancar depuis son enfance ont été supprimés, tandis que son voyage vers une destination inconnue n’est pas clairement déterminé. Il n’y a pas eu d’adieu final entre Sancar et Nare, mais seulement une lettre laissée sur le siège arrière d’une voiture abandonnée. Dans le cas de Gediz, cependant, l’échange abrupte et sans pitié entre les deux, autrefois amis, se termine par un Gediz comateux qui reconnaît la visite de Sancar à son chevet avec un léger tremblement de l’index. Les derniers mots de Sancar sont sûrement entendus par Gediz, car la science médicale nous dit que l’audition est le dernier sens à avoir avant la fin. En mourant, avant de pouvoir tenir les billes que Sancar a gagnées et gardées de leur souvenir d’enfance, Gediz accepte tout ce que Sancar a dit. En l’appelant son frère, Sancar l’avait vraiment traité comme tel, lui prêtant sa force chaque jour et le protégeant de la douleur de la trahison de Müge. C’est Gediz qui s’est montré indigne de la confiance que Sancar lui avait accordée et son regret et sa douleur se manifestent dans l’incapacité de se lier à nouveau avec l’homme qu’il a trahi tant de fois au cours de sa vie.  

Mais tout comme nous sommes concernés par Sancar, nous devons nous préoccuper davantage du traumatisme que subit Melek. C’est un fait incontesté que le deuil des enfants est différent de celui des adultes. Pour un enfant, être abandonné ou apprendre la mort d’une personne de sa connaissance représente d’énormes défis. La nouvelle du départ de sa mère est annoncée doucement mais clairement à Melek par son père aimant, comme cela doit se faire. La réponse à son père « iye ke var sen », c’est-à-dire « qu’il est bon que tu sois là » est comme une personne en train de se noyer et qui s’accroche à une bouée de sauvetage. Même si Melek fait preuve de courage en ce qui concerne ses sentiments, son stress intérieur conduit à une forme d’alopécie peu surprenante qui se traduit par la chute de ses cheveux. Le fait de déguiser habilement son état en disant qu’elle veut laisser ses cheveux lâches lorsque son « Baba » lui propose de les tresser, ou encore ses tentatives pour dissimuler la douleur qu’elle ressent, est pour ne pas dire inquiétant.  La courte vie de Melek a été difficile dès le début. Née sans père pour s’occuper d’elle, elle a grandi dans une maison dominée par la présence d’un grand-parent sévère et distant, d’un invité fréquent en la personne d’Akin, et de la compagnie de Roms qui chantaient et dansaient pour gagner leur vie. Sans scolarité régulière, l’enfant n’a pas d’amis de son âge, sauf le jeune gitan Matko qui appartient maintenant à un chapitre passé de sa jeune vie. Vivant parmi les adultes, la petite fille est donc contrainte par les circonstances de « grandir » plus vite qu’elle ne devrait l’être à son âge biologique. Gâtée par une mère adoratrice qui la traite comme une jeune adulte plutôt que comme une petite fille, Melek est extra ordinairement mature pour son âge et apprend à « jouer » certains jeux avec sa mère, notamment en gardant des secrets et en feignant une maladie bien commode lorsque cela s’avère nécessaire. Aventureuse et pleine d’entrain, Melek a reçu d’excellentes leçons d’une jeune mère qui lui ont appris l’importance de pouvoir dire « non » quand elle le veut, d’être honnête et de n’avoir peur ni de rien ni de personne, d’avoir un cœur chaleureux et sincère tout en étant indépendante. Cependant, rien ne l’avait préparée à l’ignominie d’une belle-mère qui l’accusait d’actes qu’elle n’avait pas commis ni au venin de sa haine envers elle. La tentative de fuite de Melek est donc aussi symptomatique de son psychisme meurtri que sa « paralysie » lorsqu’elle est placée dans une situation de stress extrême.

L’épisode 38, très attendu, avec un nouveau rôle principal féminin, a reçu un accueil mitigé avec son pot-pourri d’excellentes scènes mêlées à un récit largement banal, comme en témoigne la chute d’audience. Le profond chagrin de Sancar, qui s’est perpétué depuis le dernier épisode, et le sentiment traumatique d’abandon de Melek par sa mère continuent de former le cœur de l’action. Le duo d’Engin Akyürek et Beren Gençalp nous offre d’excellentes performances lors de courtes scènes poignantes, le père et la fille s’accrochant l’un à l’autre alors qu’ils avancent à la dérive dans une mer de chagrin.  Le silence inexplicable de Nare est exprimé par son enfant à travers un commentaire profondément triste sur le comportement de sa mère, mais plutôt que de laisser transparaître qu’elle se sent abandonnée et seule, elle invertit la situation en disant : « Quand les mères sont séparées de leurs enfants, elles ont toujours peur. » On devrait comprendre que c’est plutôt Melek qui a peur car elle craint de nouvelles pertes, d’autant plus qu’elle a entendu dire que Gediz était mort. L’enfant qui craint de perdre son père, ou n’importe quels autres membres proches, a besoin d’être constamment rassurée.  « Est-ce que tu as pleuré ? » demande-t-elle à son père dont une larme coule encore sur son visage, « parce que c’était aussi ton ami ! ». Sancar ne peut qu’acquiescer. Les pensées de Melek s’envolent alors vers la pire imagination que sa mère est peut-être morte aussi et que toutes références à sa disparition ne sont que subterfuges pour la protéger. Le comportement de Melek, c’est-à-dire ses peurs et son malaise, est typique d’un enfant qui lutte contre la dépression après avoir perçu l’abandon et la séparation d’un parent aimant.

D’un autre côté, la mélancolie désespérée de Sancar a des racines bien plus profondes du fait qu’il est de tempérament à aimer et détester à l’extrême. La passion juvénile avec laquelle il avait aimé Nare a bouilli lentement en lui pendant neuf ans avant que sa colère ne finisse par éclater, tel un volcan en éruption, à la vue de Nare. Le fait qu’il lui ait fallu beaucoup de temps pour accepter sa propre transgression l’a complètement changé, car il a reconnu combien il était fautif. En essayant de reconstruire ce qu’il avait lui-même presque détruit, Sancar a mis tout son cœur et son âme dans la relation entre sa fille nouvellement découverte et Nare. Le fait d’avoir été si proche de réaliser de son rêve, et de le voir se transformer ainsi en cendres est un traumatisme dont peu d’hommes en guérissent.  Mais Sancar Efe a un cœur de lion et une volonté de fer, et il est déterminé à s’en remettre pour le bien-être de la petite fille qui s’agrippe à son cœur comme personne d’autre ne peut le faire. Privé de sommeil, émotionnellement épuisé, Sancar se dirige vers la cabane forestière rénovée, en espérant tirer un peu de répit de ses pensées douloureuses constantes, pour découvrir un bel intrus.  

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Avec ses cheveux noirs trempés par la pluie, sa peau claire et ses yeux couleur noisette intrigants, la jeune femme qui occupe la cabane de Melek est manifestement quelqu’un qui n’est pas dans le besoin. Outre ses vêtements simples mais élégants, avec une voiture immatriculée d’Istanbul embourbée dans un sol saturé près de la cabane, l’étrangère non-accompagnée soulève un certain nombre de questions dans l’esprit de Sancar. Le fait qu’il n’ait pas pu connaître son nom, après lui avoir offert un abri contre la tempête, s’ajoute au mystère. De retour à la maison, alors qu’il se tient sous une pluie battante et regarde le ciel pendant l’une de ses nombreuses nuits d’insomnie, tout ce que l’on peut observer de lui est un grand soupir qui s’élève comme une brume du plus profond de son être brisé. Partageant son inquiétude au sujet de l’invitée inattendue, les commentaires astucieux de Kavruk font beaucoup de sens pour un Sancar véritablement intrigué. La cabane, comme le souligne Kavruk, est située à une distance considérable de la route principale et ne peut donc être trouvée facilement à moins de rouler délibérément dans sa direction. Alors qu’il partage son aventure avec Melek, celle-ci lui conseille de « faire attention » tout en aidant l’inconnue. C’est une chose étrange pour une enfant de faire une telle remarque, d’autant plus que Sancar a avoué qu’il ne peut pas dire si la personne est bonne ou non. Néanmoins, il existe une note positive à cette étrange rencontre, et voilà justement la distraction dont Sancar a besoin pour se libérer des pensées tortueuses qui lui embrouillent l’esprit.  

Cela dit, le comportement à venir de l’Efe laisse beaucoup de place à la spéculation. Notre expérience de la capacité de Sancar à aimer et à prendre soin de ses proches est basée sur son comportement avec Melek dans le présent et Nare dans le passé, ce qui a démontré qu’il est capable d’exprimer une quantité excessive de gentillesse, une générosité sans égale et une affection authentique inépuisable. La brève rencontre nocturne semble avoir déclenché un sentiment d’inquiétude endormi en lui pour la jeune fille trempée jusqu’aux os, outre le fait qu’il ait été aussi intrigué quant à l’identité de la femme à laquelle il a offert un refuge.  L’empressement avec lequel l’Efe semble « adopter » l’étrangère indique clairement combien il se sent seul et combien il est prêt à embrasser une cause qui lui fera oublier un peu tous les chagrins qui l’accablent. Le fait que Sancar n’ait pas prêté beaucoup d’attention à la beauté de la « demoiselle en détresse » nous fait sourire quand Kavruk remarque à quel point elle ressemble à une fée lorsqu’il l’aperçoit à la marina. S’il y a une sonnette d’alarme à tirer, c’est bien celle-ci, car ce sont les chansons de Kavruk sur l’alacakus qui ont donné naissance à la légende de la fille de l’ambassadeur et de sa bien-aimée Efe. Ce qui commence comme une sorte de distraction, cependant, se transforme rapidement en une mission de sauvetage lorsque Sancar s’inquiète du danger que la belle inconnue a sous-estimé en prenant la mer à la suite d’une menace de tempête. Sautant du bateau—avec la caméra une nouvelle fois révélant une splendide prise de vue de ses bottes éclaboussant l’eau du rivage—Sancar découvre la silhouette recroquevillée de la jeune fille qui se débat initialement puis se calme quand il l’enveloppe dans ses bras d’une étreinte réconfortante. Il est naturel qu’elle exprime ses craintes, mais la question de savoir si la phrase énigmatique de Sancar : « Je ne te laisserai pas partir » est dite à l’étrangère autant qu’au fantôme de Nare tapi dans son cœur, est une interrogation dont nous devrons débattre à l’avenir. Sancar et sa mystérieuse invitée retournent en lieux surs et échangent leurs noms alors que le bateau file à grande vitesse vers la marina. Nous découvrons le premier indice d’une intimité confortable lorsque Mavi épuisée repose sa tête contre l’épaule de son sauveteur. De retour à la marina, Sancar rend le collier au pendentif à la lettre E, et la façon dont Mavi le serre près de son cœur ajoute un autre détail à l’énigme de la belle inconnue.

Entre-temps, l’affaire Kavruk et Zehra a trouvé une conclusion satisfaisante. Sous l’impulsion de Sancar, Kavruk avoue enfin ses sentiments à Zehra et, à sa grande joie, il est récompensé en retour, mais nous sommes bien conscients qu’ils doivent se préparer à une réponse choquée de la part de Halise Efe. En regardant de plus près l’histoire des amours à Muğla, l’amour associé au bonheur serait une denrée rare pour diverses raisons propres à chaque couple, et il doit être combattu à chaque étape du chemin à parcourir. Cependant, les femmes du style de Dudu ne se battent ni pour l’amour ni pour le bonheur. Le personnage de celle-ci, interprété par la jolie Ilayda Ildir, semble motivé avant tout par la méchanceté, et elle continue à causer du ressentiment dans le cœur du téléspectateur par sa complicité à espionner la famille Efe, tout en étant rémunéré par Kahraman. Il ne fait aucun doute qu’en licenciant Dudu sans prendre de mesures contre Yahya, Gediz a agi de manière discriminatoire. Mais il faut également tenir compte du fait que Dudu était une employée donc dispensable, alors que Yahya, partenaire de la société, ne peut pas être aussi facilement licencié. Le mieux que Gediz ou quiconque aurait pu faire dans ces circonstances était d’avertir Yahya sévèrement, ce qu’il a fait. Nous devons également nous rappeler que Yahya avait également été averti par un Sancar furieux et nous ne pouvons oublier l’avertissement effrayant qu’il avait adressé alors à son jeune frère en disant : « Tu n’es pas moi, Yahya, tu vas couler ».

Et pour ça, oui, il coule ! alors que l’épisode aborde habilement les questions de l’infertilité masculine, de la fragilité de l’ego masculin et des troubles résultant d’un manque de confiance en soi. Avoir un frère aîné qui est l’incarnation de la virilité masculine n’est pas un acte facile à suivre pour un frère cadet, comme le scénario l’a souligné à plusieurs reprises. Yahya est un homme aussi faible que son frère est fort. A cause de son allégeance mal placée envers sa mère et l’affirmation d’une virilité qui repose maladroitement sur ses épaules, Yahya n’a cessé de nuire à sa relation avec Sancar. Qu’il ait payé Necdet dans l’affaire Nare ou qu’il ait contribué à la tentative de fuite de Melek, sa peur d’être démasqué a permis à Menekse de le faire chanter (une Menekse, soit-dit en passant, qui semble avoir complètement disparu malgré l’assurance de Çelebi qu’elle serait libérée !) et ses derniers efforts maladroits pour cacher la source de la vidéo qui a sauvé Sancar de la prison, jusqu’à ce qu’il soit trop tard pour que Sancar empêche Nare de partir, a créé un schisme irréparable entre les frères. A cela s’ajoute la cruauté injustifiée de Dudu, envers une Elvan visiblement bouleversée, qui est non seulement inappropriée mais qui se joue honteusement en présence de Yahya et représente le coup de grâce servant à achever le mariage de Yahya et Elvan.  

La tentative de Dudu d’entrer au manoir des Efe en tant que belle-fille enceinte promet d’être explosive étant donné que les solutions dictatoriales, typiques chez Halise, ont déjà agi en effet boomerang lors de la récente crise. Une femme qui a « régné » en tant que maîtresse de la maison Efe a vu ses décisions remises en cause par le destin, ce qui a entraîné le malheur de tous ses enfants. Nous apprenons à présent que l’incompatibilité entre Menekse et Sancar a été précédée par un autre terrible secret. Afin de préserver la réputation masculine des Efe, Halise avait conclu un pacte pour qu’Elvan soit déclarée infertile plutôt que son fils. En forçant une jeune fille à vivre un mensonge, pour lequel elle a souvent fait honte à Elvan elle-même, nous pouvons voir que Halise représente le pire visage de la maternité, car elle n’hésite pas à imposer frauduleusement une « faiblesse » d’Efe sur une jeune femme aimante et sans méfiance.  

Nous avons déjà été témoins de l’arrogance de Halise et de son projet unilatéral de débarrasser Muğla de Nare, et du désordre que cela a entrainé, ainsi que de la manière dont elle a « puni » Kavruk pour avoir osé aimer sa fille. Le dicton « la fierté passe avant la chute » est peut-être la meilleure description des efforts constants de Halise pour vivre la vie de ses enfants à leur place. En mauvaise santé, brisée par l’état de son fils préféré, la mort de Gediz et l’état dans lequel se trouve son unique petit-enfant, Halise commence à réaliser à quel point elle a eu tort d’essayer de jouer à Dieu. Sa seule rédemption réside dans la défense de Sancar, tout en agissant presque comme porte-parole des scénaristes, lorsqu’elle rabaisse Elvan qui s’est empressée de condamner les actions de Sancar vis-à-vis de la mystérieuse femme qui cherche refuge à la cabane. On peut pardonner à Elvan son emportement, car cela semble la concerner autant que Nare, de même que nous pouvons louer les paroles de Halise lorsqu’elle souligne qu’aider les autres à guérir a souvent un effet réciproque.  

De retour à la cabane, nous voyons un Sancar décidément maladroit mais sincèrement inquiet qui aide Mavi à se remettre de sa mésaventure. Alors qu’il suspend ses vêtements pour les faire sécher, prépare une soupe, aide Mavi à se coucher avec de la fièvre, nous ne pouvons pas nous empêcher de voir se répéter la manière dont il s’était occupé de réparer la cabane qu’ils occupent actuellement. Le travail des mains reste extrêmement thérapeutique pour les personnes stressées et Sancar en profite pour télécharger une recette ou remuer la soupe de courgettes qu’il prépare. On remarque un certain degré de confort en hausse entre les deux lorsque Mavi emprunte le pull de Sancar jusqu’à ce que ses propres vêtements arrivent, tandis que Sancar revêt une couleur que nous n’avons jamais vue sur lui auparavant. Tout comme le deuil peut se manifeste de façons variées, le mécanisme pour y faire face peut aller d’un changement d’apparence, comme par exemple certaines femmes se coupent les cheveux, à l’adoption d’une activité par les hommes qu’ils n’avaient pas abordée auparavant, telle la menuiserie. Lorsque la couleur « bleue » entre dans sa vie, la réponse subconsciente de Sancar est d’expérimenter une palette différente de couleurs et le pull aux tons prunes qu’il porte semble donner à sa vie une teinte différente. Bien que Mavi soit elle-même dans un état très éloigné de la tranquillité que son nom suggère, elle trouve la compagnie de cet homme étrange, beau et attentionné tout à fait apaisante, car il la taquine à propos de son nom, lui touche le front pour vérifier sa température, lui ordonne de se coucher et la nourrit avec de grandes portions de soupe fraîchement préparée. Au cours de leur conversation, Sancar découvre que Mavi porte une alliance mais elle le surprend l’instant d’après en révélant que personne ne sera inquiet de son absence. Est-ce la mafia qu’elle craint ? ou Kahraman ? Aucune des questions de Sancar ne porte ses fruits, car Mavi lui dit carrément qu’il ne peut pas l’aider. C’est par conséquent remarquable que les deux inconnus se découvrent un point commun lorsqu’ils s’avouent souffrir mutuellement d’insomnie.  Alors que Mavi invite Sancar à regarder un film sur son ordinateur portable et qu’il s’assoit avec précaution sur le lit à côté d’elle, nous la voyons éventuellement s’endormir la tête reposant sur l’épaule de Sancar. Que ce soit l’effet de la tisane d’Elvan ou simplement le fait qu’elle se sente en sécurité, nous ne le saurons jamais. Ce que nous savons, c’est qu’il s’agit presque d’une image miroir de Nare s’endormant contre la poitrine de Sancar au Monténégro alors qu’elle planifiait de sauver Melek. De retour dans le présent, en bougeant soigneusement son bras pour ne pas réveiller Mavi, Sancar réussit à rapprocher l’ordinateur portable près de lui pour regarder le reste du film avant de s’endormir lui aussi.  

Là, dans cette petite cabane peinte pour ressembler à la maison de poupée de Melek, deux âmes blessées et épuisées trouvent enfin la paix sur un lit d’enfant dans une pièce pleine de jouets en peluche. Il n’y a là ni passion ni amour, seulement un sommeil tant attendu les enveloppant d’un baume de douceur qui aide Sancar et Mavi à enfin rêver et éventuellement à guérir.

Traduit par Faryal/Roselyne

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English Version 👇

Colour me Blue
Par Navid Shahzad

Death Valley in the U.S is a place where nothing grows because it lies in the rain shadow of the lofty Seirra Nevada ranges that surround it. The tall mountains effectively block life giving rain clouds on the ‘lee’ or protected side, creating a ‘rain shadow’ desert with searing heat that does not allow any plant life to prosper. Sancar Efe is the human personification of just such a place. His loving, generous heart has turned to stone in a valley of death for the second time in a decade. In a strange cycle proceeding from life to death and back again, we have seen that for nine long years it did not rain on the mountain that we know as Sancar Efe. Then on the eve of his wedding, a sudden flooding greened his heart as a child with eyes as blue as the waters off Mugla gazed at him adoringly. As the little tendrils of life struggled to breathe beneath unforgiving rock and inhospitable earth, so we hoped that Sancar’s promised union with his beloved would bring spring back to a land that had all but burnt out. The desert however, is a formidable and unforgiving enemy and we see it creeping up insidiously again encroaching on the tender signs of life beginning to take root. Almost overnight, like a wild uncontrollable bushfire, the landscape of Sancar’s heart burned itself out leaving nothing but charred remains of a mighty heart once full of hope.

Kavruk’s songs of a mysterious alacakus flying off the cliff top in the middle of the night never to be found again, invented what eventually became to be known as the legend of the Ambassador’s Daughter and the share cropper’s son among the people of Mugla. It is for us to understand that the alacakus and the mountain belong to different worlds just as water and earth, though appearing to belong together, remain separate. Sancar and Narê are inextricably bound to each other but elementally opposed, for one is earth and the other air and sky. The screenplay hints at this clearly with Narê’s advice to Melek when she tells her to draw a picture of a mermaid in the sea (herself) while the father and child stand on the sea shore. There are more than a few echoes of Anderson’s tragic story of ‘The Little Mermaid’ and ‘The Forsaken Merman’ in the picture that Melek is asked to draw by her mother for it seems that her parents cannot ever live together happily despite their sacrifices.

The fierce rain storm that we encounter at the end of EP-37 therefore symbolizes that in the wake of Narê’s departure, there are tempestuous changes about to take place in Sancar’s life. When rain shadows lift in nature, they bring flash floods and torrential storms which flood dry riverbeds and places that have not seen moisture in months. That the rain shadow is beginning to lift from Sancar’s heart does not necessarily symbolize an immediate new flowering but it does hint at some eventual healing and peace.

We all cope with grief and death in our own unique ways. With Narê’s departure and Gediz’s death, two of the seemingly permanent milestones which defined Sancar’s life since childhood have been removed, while his journey towards an unknown destination is left clearly unmarked. There was no final goodbye spoken between Sancar and Narê- only a letter left on the back seat of an abandoned car. In Gediz’s case however, the terse unforgiving exchange between the one time friends finds closure as a comatose Gediz registers Sancar’s visit to his bedsise with the slight tremor of a forefinger. Sancar’s last words are surely heard by Gediz as medical science tells us that hearing is the last sense to go before the end. In dying before he can hold the childhood souvenir of the playing marbles that Sancar has won and kept, Gediz accepts all that Sancar has to say. In calling him his brother, Sancar had truly treated him like one, lending him his strength every day and shielding him from the pain of Müge’s betrayal. It is Gediz who has proved unworthy of the trust Sancar had placed in him and his regret and pain is manifested in the failure to bond again with the man he has betrayed so many times during his lifetime.

But just as we are concerned with Sancar, we need concern ourselves more with the trauma that Melek is undergoing. It is an undisputed fact that children grieve differently from adults. Being abandoned or hearing that someone they knew has died are enormous challenges for a child. The news of her mother’s departure is broken gently but clearly to Melek by her loving father, as it should have been. Her response of ‘iye ke var sen’ i.e it is good that you are here, to her father is like a drowning person clutching at a life saver. However much Melek puts a brave face onto her feelings, her inner stress leads to an unsurprising form of alopaecia which results in her hair starting to fall out. Cleverly disguising her condition by saying she wants to leave her hair loose when her Baba offers to braid it, her attempts at concealing the pain she feels are disturbing to say the least. Melek’s little life has been difficult from the start. Born without a father to fuss over her, she grew up in a house dominated by the presence of a stern, distant grandparent, a frequent guest i.e. Akin, and the company of Romanies who sang and danced for a living. With no regular schooling, the child has no friends her own age except the gipsy boy Matko who now belongs to a past chapter of her young life. Living among adults, the little girl is therefore forced by circumstance to ‘grow up’ sooner than her biological age would place her at. Doted over by an adoring mother who treats her like a young adult rather than a child, Melek is extra ordinarily mature for her age and learns to ‘play’ games with her mother which include keeping secrets, and pretending a convenient illness when required. Adventurous and spirited, Melek has been taught some fine lessons by a young mother which include the importance of being able to say ‘no’ when she wants, be truthful and unafraid of anyone or anything, to have a warm and sincere heart while being independent. However nothing had prepared her for the vileness of a step mother who accused her of acts she had not done nor the venom of her hatred of her. Melek’s attempt at running away therefore, is as symptomatic of her bruised psyche as her ‘freezing’ up when placed in a situation of extreme stress.

The eagerly awaited Episode 38 with a new female lead proved to have had a mixed response with its potpourri of some excellent scenes set amidst a largely mundane narrative reflected by the fall in ratings. Sancar’s deep grief that has carried over from the last episode and Melek’s traumatic sense of abandonment by her mother continue to form the core of the action. In short scenes, the duo of Engin Akyürek and Beren Gençalp turn in sterling razor sharp performances as father and daughter holding on to each other while adrift in a sea of sorrow. Narê’s inexplicable silence is seen by her child as a profoundly sad commentary on her mother’s behavior, but rather than say that she feels bereft and lonely, she turns it round to say that: ‘when mothers are separated from their children they are always afraid.’ It should be obvious to everyone that it is Melek who is afraid as she fears further losses, particularly since she has overheard that Gediz is dead. The child’s apprehension that she may lose her father or her other loved ones requires round the clock reassurance. ‘Did you cry?’, she asks her decidedly tearful father, ‘because he was your best friend!’ To which, Sancar can only nod assent. Her thoughts now fly to the worst scenario of imagining that her mother may be dead and that all references to her disappearance are merely subterfuge for her sake. Melek’s behavior, fears and uneasiness is typical of a child battling depression after a perceived abandonment and separation from a loving parent.

On the other hand, Sancar’s despairing melancholy has far deeper roots in that he is a man who by temperament, loves and hates in extremes. The youthful passion with which he had loved Narê simmered within him for nine years before his anger finally erupted in a volcanic outpouring at the sight of Narê. That it took him a long time to come to terms with his own transgression changed him completely, since he recognized how much at fault he was. In attempting to rebuild what he had almost destroyed himself, Sancar put his very heart and soul into the relationship between his new found daughter and Narê. That he had come so close to realizing his dreams only to have them turn to ash is a shock few men can recover from; but Sancar Efe has the heart of a lion and a will of iron and he is determined to recover for the sake of the little girl who tugs at his heart strings like no one else can. Sleep deprived, emotionally exhausted, Sancar makes his way to the renovated forest hut hoping for some respite from his constantly painful thoughts only to discover a beautiful intruder.

With her dark rain drenched hair, pale skin and intriguing hazel eyes, the young woman who occupies Melek’s hut is obviously someone with means. Apart from her simple but elegant clothes, with an Istanbul registered car mired in the soft ground close to the hut; the unaccompanied stranger raises a number of questions in Sancar’s mind. That he comes away not having learned her name after having offered her shelter from the storm adds to the mystery. At home, as he stands in the pouring rain looking up at the sky on one of his many sleepless nights, all that can be seen visibly is the great sigh that rises from the very depth of his shattered being like a mist. Sharing his concern about the unexpected guest, Kavruk’s astute comments make a lot of sense to a genuinely intrigued Sancar. The hut, as Kavruk points out is sited at a considerable distance from the main road and cannot be easily found unless one were to deliberately drive in its direction. As he shares his adventure with Melek, she voices a warning to ‘be careful’ while helping the stranger. It is a strange thing for a child to say, especially since Sancar has confessed that he does not know if the person is good or not; however, the one positive thing that emerges from the strange encounter is the fact that this is just the distraction that Sancar needs to take his mind off the serpentine thoughts that keep his thoughts entangled in knots.

Having said that, the subsequent behavior of the Efe leaves a lot of room for speculation. Our experience of Sancar’s capacity to love and care for his loved ones is based on his behavior with Melek in the present and Narê in the past which has shown that he is capable of an enormous amount of kindness, unparalleled generosity and a wealth of genuine affection. The brief night encounter with a rain drenched girl seems to have triggered some latent feelings of concern apart from having intrigued Sancar as to the identity of the woman he has offered shelter to. The readiness with which the Efe seems to ‘adopt’ the stranger is clearly a tell tale sign of how empty his heart is and how ready it is to embrace a cause other than the sorrows that weigh it down. That Sancar has paid scant attention to how beautiful the ‘damsel in distress’ is, comes home to us with a smile as Kavruk comments on how much of a fairy she looks like as he catches sight of her at the marina. If there were a warning bell to be rung, it is this; for it was Kavruk whose songs about the alacakus had birthed the legend of the Ambassador’s daudgter and her beloved Efe. What begins as a distraction of sorts therefore, swiftly turns into a rescue mission as Sancar frets over the danger that the beautiful stranger has underestimated in setting out to sea in the wake of a storm warning. Splashing ashore in a splendid shot of his boots again, Sancar discovers the crumpled figure of the girl who initially fights him off but calms down as he envelops her in a comforting embrace. That she should voice her fears is natural, but whether Sancar’s cryptic: ‘I won’t let you go’ phrase is said to the stranger as much as it is to the ghost of Narê lurking in his heart is a question we will have to debate in the future. As Sancar and his mystery guest journey back to safety and exchange names while speeding back to the marina, we see the first hint of a comfortable intimacy as the exhausted Mavi rests her head on her rescuer’s shoulder. Back at the marina when Sancar returns the necklace with an E attached to it and the manner in which Mavi clutches it close to her heart adds another detail to the enigma of the beautiful stranger.

Meanwhile, the matter of Kavruk and Zehra comes to a satisfactory conclusion. Egged on by Sancar, Kavruk finally confesses his feelings for Zehra and much to his delight is rewarded by her response; but we are well aware that they must be prepared for an expected shocked response from Halise Efe. In viewing the history of love in Mugla, it appears that love paired with happiness is a rare commodity for a variety of reasons peculiar to each couple, and that it must be fought for every step of the way. However, what women like Dudu fight for is neither love nor bliss. Played by a pretty Ilayda Ildir, the character appears motivated by spite more than anything else as Dudu’s complicity in spying on the Efe household while being paid by Kahraman continues to rankle with the viewer. There is no doubt about the fact that in dismissing Dudu without taking action against Yahya, Gediz had acted in a partisan manner; but it must also be taken into account that Dudu was an employee hence dispensable, whereas Yahya is a partner and cannot be dismissed as easily. The best that Gediz or anyone else could have done under the circumstances was to warn Yahya sternly, which he did. We must also remember that Yahya had also been warned by a furious Sancar and we cannot help but remember his chilling warning to his younger sibling when he said: ‘you are not me, Yahya, you will sink.’

And sink he does! – as the episode cleverly works its way round issues of male infertility, the fragility of the male ego and the troubles ensuing from a lack of confidence. Having an older sibling who is the epitome of virile masculinity is not an easy act to follow for a younger brother, as the screenplay has pointed out on several occasions. Yahya is as weak a man as his brother is strong. In his misplaced loyalty to his mother and assertion of manliness that sits uneasily on his shoulders, Yahya has constantly damaged the relationship between himself and Sancar. From paying off Necdet in the Narê case to being instrumental in Melek’s runaway attempt, his fear of exposure allowing Menekse to blackmail him (who appears to have disappeared altogether despite Çelebi’s assurance that she would be set free!) and his latest clumsy efforts at hiding the source of the video which saved Sancar from prison, until it was too late for Sancar to stop Narê from leaving; has created an irreparable schism between the brothers. Added to that is Dudu’s uncalled for cruelty towards a visibly upset Elvan which is not only uncalled for but is an act shamefully played out in Yahya’s presence as the last nail in the coffin of the Yahya/Elvan marriage.

Dudu’s attempt at entering the Efe mansion as a pregnant daughter-in-law promises more than a few fireworks as Halise’s typical dictatorial solutions boomerang in the face of the latest crisis. A woman who has ‘ruled’ as mistress of the Efe household has had her decisions challenged by fate in the resulting unhappiness of all her children. We now learn that the Menekse mismatch with Sancar was preceded by yet another terrible secret. In order to safeguard the Efe male reputation, Halise had entered into a pact to have Elvan declared infertile rather than her son. In forcing a young girl to live a lie for which she often shamed Elvan herself; we can see that Halise represents the worst face of motherhood as she would rather palm off an Efe ‘weakness’ onto an unsuspecting, loving young woman.

We have already already witnessed Halise’s arrogance and unilateral planning to rid Mugla of Narê and the subsequent mess it left behind, as well as the manner in which she ‘punished’ Kavruk for daring to love her daughter. Perhaps the saying ‘pride goeth before a fall’ is the best description of Halise’s constant efforts to live her children’s lives for them. In poor health, broken by her favourite son’s condition, the death of Gediz and the condition she finds her only grandchild in, Halise begins to realize how wrong she has been in trying to play god. Her sole redemption lies in her defence of Sancar while acting almost as a spokesperson for the scriptwriters when she snubs Elvan who has been quick to condemn Sancar’s actions viz a viz the mysterious woman seeking refuge at the hut. Elvan may be forgiven her outburst, since it appears to be as much about herself as it is about Narê, while we laud Halise’s words when she points out that helping others heal oftentimes has a reciprocal effect.

Back at the hut, we see a decidedly awkward but genuinly concerned Sancar helping Mavi recover from her misadventure. As he hangs her clothes up to dry, makes a soup, solicitously helps Mavi into bed with a fever; we cannot help but see a repetition of the manner in which he had occupied himself with repairing the hut that they presently occupy. Working with the hands is extremely therapeutic for people under stress and Sancar makes the most of it while downloading a recipe or stirring the zucchini stew he cooks up. In what are visible signs of an increase in comfort levels, Mavi first borrows Sancar’s sweater until her own clothes arrive while Sancar dons a colour we have never seen on him before. Just as grief manifests itself in many ways, the mechanism of dealing with it may range from a change in appearance e.g some women cut their hair or men may take up an activity they have not tackled before such as carpentry. As the colour ‘blue’ enters his life, Sancar’s subconscious response is to experiment with a different colour palette and the plum coloured sweater he wears appears to flush his life with a different hue. Though Mavi herself is in a state far removed from the tranquility her name suggests, she finds the company of the strange, handsome, solicitous man wholly calming as he teases her about her name, touches her forehead to check her temperature, orders her into bed and feeds her with ample portions of freshly made soup. During the course of their conversation, Sancar discovers that Mavi wears a wedding ring but surprizes him the next moment with the admission that no one will be worried about her whereabouts. Is it the mafia she fears? or Kahraman? None of Sancar’s queries bear fruit as Mavi tells him bluntly that he cannot help her. It is significant therefore, that the two strangers strike the first common note when each confesses to being unable to sleep. As Mavi invites Sancar to watch a movie on her lap top and he sits gingerly on the bed next to her, we see her eventually drifting off to sleep while resting her head on Sancar’s shoulder. Whether it is an effect of Elvan’s herbal tea or just the fact that she feels safe, we will never know. What we do know is that it is an almost mirror image of Narê falling asleep against Sancar’s chest in Montenegro while planning to rescue Melek. Back in the present, carefully moving his arm so as not to awaken Mavi, Sancar manages to move the laptop closer to himself to watch the rest of the movie before he too falls asleep.

There in that little hut painted to resemble Melek’s doll house, two exhausted wounded souls find peace at last on a child’s bed in a roomful of stuffed toys. There is no passion there nor love, only a long awaited sleep which comes like a warm blanketing balm to help Sancar and Mavi dream again and possibly heal themselves.

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