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Version Française 👇
Le Konak de Sancar sur la colline
Par Navid Shahzad
Il existe une croyance populaire selon laquelle chaque lieu habité développe un esprit ou une « âme » qui lui est propre. Des palais aux temples, des manoirs aux maisons de tous les jours, des tipis et tentes aux grottes naturelles, partout où l’homme choisit de vivre, il développe un attachement physique et spirituel à ce qu’il appelle sa maison. Pendant son enfance, pour Sancar et sa famille, la maison était une cabane sordide d’une seule pièce, située au cœur de la forêt, au pied d’imposantes montagnes. Le seul autre foyer qu’il ait connu est le magnifique manoir qui lui a été légué par un geste ancestral généreux célébrant une amitié et une camaraderie enviables. Le magnifique konak qui domine le reste de la ville symbolise donc la réussite, la fierté et la dignité de la famille Efeoğlu. À première vue, en tant que chef de famille, la volonté et les ordres de Sancar règnent en maître, mais en tant que matriarche, c’est Halise qui tient la cour à l’insu de son fils pour commander, outrepasser les décisions et manipuler la vie de tous ceux qui vivent au sein du manoir Efe.
Certains philosophes ont affirmé que le seul amour inconditionnel est celui du parent pour son enfant. Cependant, la vie montre de très nombreuses permutations de l’amour parental qui sont plutôt dans l’intérêt du parent que de l’enfant. Çelebi est le type même de l’individu à l’ambition égocentrique, mais ce n’est pas le seul parent atteint de cette maladie. La dernière (més)aventure de Halise met une fois de plus la famille Efe en difficulté avec la loi, une situation que le détestable trio—à savoir Çelebi, Sedat et la nouvelle recrue, bien qu’hésitante, d’Ahmet—met à profit. Pour une fois mis sur la défensive, Sancar commence à apprendre petit à petit de son frère cadet attristé ce que sa mère a fait. Stupéfait par les révélations sur le bébé de Dudu, les regrets de Yahya au sujet d’Elvan et son rôle sordide dans toute cette affaire, ainsi que par sa propre négligence pour ne pas avoir pu détecter plus tôt à quel point le véritable honneur et la décence de l’héritage Efe était en train de s’effriter, le premier instinct de Sancar est de faire sortir dans un premier temps sa mère de prison, bien qu’il soit fâché contre elle.
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En ce qui concerne l’éducation des enfants, seul Sancar semble être en mesure de savoir ce qu’implique le fait d’être parent, tandis que la chaleur et l’affection sincères que Mavi prodigue à Melek sont réconfortants à voir car cela fait longtemps que la petite fille n’a pas été si heureuse. Sancar et Mavi, en tant que parents, ne ressemblent pas du tout au genre de mère que Halise laisse transparaître. De la manière dont elle rabaisse Elvan, sa belle-fille orpheline, qu’elle trompe en lui faisant croire qu’elle est stérile, à l’intrusion indécente dans le mariage forcé de Sancar son fils aîné, à l’humiliation qu’elle inflige à Kavruk qui ose aimer sa fille Zehra, à la manière dont elle exploite Ayse, une femme d’âge mûr, pour qu’elle épouse Kavruk en lui promettant des biens, à ses activités de gangster en employant Necdet pour malmener Nare, la liste de ses activités honteuses faites dans l’ombre nous a laissé sans voix ! Elle est, comme Sancar le fait si bien remarquer, l’exact pendant de Guven Çelebi pour qui la perception publique compte bien plus que le bonheur de ses enfants. Il semble que pour Halise, rien ni personne n’est plus important que ses propres enfants et elle seule sait ce qui convient le mieux à chacun d’entre eux. C’est donc avec le cœur lourd que nous découvrons que le manoir Efe, loin d’être un refuge familial, apparaît plutôt comme une sorte de prison où l’on n’ose pas révéler le bonheur de peur qu’il soit oppressé et écarté par Halise. Considérons tous les mariages au manoir qui se sont soldés par un divorce, qu’aucun enfant n’est né sous son toit et que tout le monde y est malheureux. Peut-il y avoir une maison plus triste que le konak malgré sa splendeur ?
La sagesse populaire a toujours prévenu que « l’orgueil précède la chute » et il n’est pas surprenant que le plus faible de la fratrie Efe soit le premier à se rebeller contre l’injustice et le comportement autocratique de Halise. Sancar soutient son frère lorsqu’il réprimande sa mère et lui demande de cesser de s’immiscer dans la vie de ses enfants alors qu’elle doit passer la nuit au commissariat de police. Mais c’est la manière dont il prend congé d’elle qui marque la fin du « règne de la femme Efe ». Alors que Halise le menace et le fait chanter en jurant de ne pas lui donner sa bénédiction si jamais il quitte le konak, son frère et sa sœur, ainsi qu’elle-même pour « cette femme », la réponse de Sancar tombe sifflante et blessante lui intimant d’arrêter d’appeler sa femme ainsi. Pour une fois bouche bée, la menace si souvent prononcée soudainement restée en suspens dans les airs, Halise commence à saisir combien les temps ont changé avec l’arrivée de Mavi et son mariage avec Sancar. Cependant, nous pouvons voir que la matriarche Efe, malgré son pontage cardiaque, est loin d’abandonner la manche lorsqu’elle fait montre de sa « force musculaire » au sein de sa cellule, au grand désespoir des deux autres occupantes !
Les ennuis semblent ne jamais s’arrêter pour Sancar, qui se bat avec la justice et Ahmet afin d’éviter que sa mère n’aille en prison, alors qu’il doit faire face à une nouvelle crise concernant le passé de sa femme. Le dossier de police, qui lui a été « présenté » par nul autre que Sedat, se trouve dans sa voiture comme une bombe à retardement. Revenant sur les lieux de l’ancien moulin où il avait gardé Akin, la silhouette sombre et solitaire de Sancar regarde la mer à la recherche d’un signe, tandis que le vent se lève et que les nuages se dispersent dans un ciel grisâtre. Rassemblant finalement assez de force pour examiner le document, nous n’entendons qu’une voix-off de ce qu’il contient mais l’expression d’Akyürek nous dit tout. Nous avons souvent parlé de la capacité exceptionnelle de l’acteur à s’exprimer en silence sans l’aide de la parole. C’est dans des scènes comme celle-ci, ainsi que dans la scène ultérieure dans laquelle Mavi lève le voile sur le mystère de sa rencontre passée avec la police, que l’étoile d’Akyürek brille le plus. Avec ses grands yeux noirs qui s’adoucissent avec empathie ou qui, tour à tour, brillent intensément par la colère, c’est tout le corps d’Akyürek qui se transforme en se penchant en avant ou en arrière, en tandem avec les émotions fluctuantes de l’inquiétude, de la colère, de la tendresse et de l’amour absolu en écoutant l’histoire déchirante de Mavi et le rôle que Sedat a joué dans la torture d’une épouse captive.
Pendant la brève période où Sancar et Mavi se sont connus, sont tombés amoureux et se sont mariés, nous les avons vus faire ensemble les premiers pas hésitants vers une meilleure compréhension de l’autre. Le point culminant de leurs premiers jours en tant que mari et femme a été la manière dont Sancar s’est agenouillé aux pieds de Mavi après leur première sérieuse altercation. L’expression désolée de Mavi nous révèle son état d’esprit lorsque l’Efe s’agenouille devant elle après qu’il ait pu lire son journal. On ne saurait trop insister sur la signification monumentale de cette petite scène superbement chorégraphiée mais malheureusement partiellement obstruée par la table qui se trouve devant eux. Sancar ne se contente pas seulement de s’excuser pour son comportement antérieur, lorsqu’il a accusé Mavi de lui mentir, il fournit également une explication à sa propre faiblesse qui découle du fait qu’il a du mal à faire confiance. Le fait qu’il puisse même prendre le temps d’explorer l’origine de cette émotion, à savoir si elle a été engendrée dans l’enfance ou à l’approche de l’âge adulte, témoigne de la profonde introspection qu’il s’est faite, assis près du feu de bois crépitant dans l’oliveraie. Totalement différent du Sancar que nous avons connu dans le passé, dont les réactions instinctives et impulsives aux situations stressantes finissaient par créer plus de problèmes qu’elles n’en résolvaient, voici un homme qui entre dans une phase de maturité avec grâce en implorant le pardon et un nouveau départ. Au début, nous craignons que Mavi ne réponde pas, car elle continue à rester assise et à le regarder dans un silence total, mais lorsqu’elle bondit pour l’enlacer alors qu’il a bougé pour s’asseoir sur le canapé, Sancar n’est pas le seul à pousser un soupir de soulagement. Alors que chacun explique à l’autre et que Sancar glisse sa bague au doigt de Mavi, c’est à son tour de s’agenouiller devant Sancar comme pour équilibrer l’équation entre eux. Le fait que tous deux finissent par s’asseoir par terre, jambes croisées, et concluent leur première querelle par une allusion claire à une intimité ultérieure, alors que Sancar se débarrasse de sa veste, est merveilleux à voir car cela démontre bien leur volonté de faire fonctionner les choses. En même temps, nous devons apprécier la direction subtile d’Emre Kabakusak, qui laisse clairement entrevoir la possibilité d’une future déstabilisation dans la relation entre Sancar et Mavi, comme nous le voyons dans le dernier épisode. Reste à savoir si ces déséquilibres se résorberont aussi facilement que celui-ci, car connaissant Sedat, les défis de la relation entre Sancar et Mavi promettent d’augmenter plutôt que de s’atténuer, mais pour le moment, quoi de mieux que d’être apprécié, valorisé et aimé !
On pourrait dire la même chose d’Elvan qui, pour la première fois de sa vie, sent qu’elle mérite l’attention et l’admiration d’un homme au lieu d’être exploitée dans une maison où, à part l’affection de Sancar, Gülsiye et Zehra, personne ne lui a jamais donné quoi que ce soit. Avec son départ et l’absence de Halise, le manoir semble abandonné. La table de mariage délaissée, une Dudu hystérique et une Zehra silencieuse—mais tout autant attristée, qui essaie de comprendre en vain le dernier fiasco résultant des manipulations de Halise—créent l’occasion rêvée pour que Mavi entre en jeu afin de maintenir l’équilibre au manoir, tout en se rapprochant de Melek, à la grande joie de Sancar. Alors que les frères Efe se rencontrent en privé après une longue période et que Yahya avoue finalement son rôle dans la situation désastreuse dans laquelle se trouve la famille, la générosité de Sancar est visible une fois de plus car il reconnaît la situation difficile de Yahya, accepte son explication et le soutient.
Nous sommes tous conscients du fait qu’il n’y a pas deux familles qui se ressemblent, à l’exception de la dynamique commune d’un enfant plus brillant et plus fort qui est imité par un frère ou une sœur plus faible. Yahya représente l’exemple classique de l’enfant ayant vécu dans l’ombre de son frère aîné charismatique et ayant passé toute sa vie à copier inconsciemment son succès en tant que responsable de famille, magnat des affaires, employeur très apprécié et respecté, ou encore père et amant. « Tu n’es pas comme moi Yahya ! Tu vas sombrer », l’avait prévenu Sancar lorsque son frère avait entamé sa liaison malencontreuse avec Dudu, et c’est ainsi que nous voyons aujourd’hui un Yahya tellement à la dérive que même Sancar aura du mal à le sauver.
Il est regrettable que les films hollywoodiens d’un certain genre aient réussi à placer dans notre conscience collective deux termes psychologiques interchangeables mais qui sont en réalité des termes populaires distincts pour désigner les troubles de la personnalité. Le psychopathe et le sociopathe apparaissent avec une régularité absolue dans les récits télévisés et cinématographiques qui exploitent la formule de la « demoiselle en détresse ». Malgré leurs similitudes et leurs différences, ces deux termes décrivent des personnalités qui tendent à caractériser des comportements antisociaux inquiétants. Sans apparaître nécessairement violents, le sociopathe et le psychopathe sont obsédés par la tromperie et incarnent l’art de la manipulation. Sedat, l’ancien mari de Mavi, répond certainement à l’une ou l’autre de ces conditions, avec le danger supplémentaire de se comporter en homme violent, enclin à des colères imprévisibles. En revanche, Sancar ne cesse de nous impressionner en révélant à quel point il s’améliore chaque jour avec Mavi à ses côtés. Le baiser provocateur et obscène que Sedat envoie à Mavi à l’entrée du manoir, alors que Halise est emmenée par la police, aurait amené l’ancien Sancar à frapper l’avocat insolent et arrogant, mais ici il se retient (bien qu’avec beaucoup de difficulté) et il parvient même à convaincre Mavi de lui laisser un peu de temps pour comprendre la situation avant qu’elle ne commence à agir de son propre chef. Nous pouvons donc voir émerger un Sancar plus calme, car il avoue lui-même ne pas ressembler à ce qu’il donne l’impression d’être, et qu’il peut faire preuve d’assez de patience pour attendre que sa partenaire soit prête !
Bien que le dernier épisode soit rempli de plusieurs moments significatifs tels que le mariage annulé de Dudu et son humilité ultérieure devant une Elvan pleine de compassion et prête à pardonner, la poursuite incessante et venimeuse de Sancar et Mavi par Çelebi et Sedat, fous de vengeance, et l’arrogance impénitente de Halise Efe, il y a deux scènes significatives qui montrent avec force détails le chemin parcouru par Sancar dans sa vie. La première concerne sa mère, qu’il a pratiquement vénérée toute sa vie. En tant qu’aîné, Sancar a renoncé à une enfance ordinaire en travaillant à un âge où les autres enfants ne faisaient qu’aller à l’école et jouer, afin de réaliser les rêves de sa mère. L’ambition est une arme à double tranchant car bien qu’elle puisse se présenter comme un facteur de motivation, elle peut tout aussi bien fausser l’image que l’on s’est toujours faite de la raison de vivre. La flamme qui brûlait dans le cœur d’Halise, alors qu’elle aspirait à un avenir couronné de succès avec pour bonus supplémentaires le statut, la richesse et la possession de biens immobiliers, n’a fait que réduire en cendres un par un les rêves de ses enfants, alors qu’elle poursuivait son propre programme pour perpétuer l’héritage Efe. La tradition exige que les parents soient respectés, mais la logique veut que lorsque les parents se trompent (et ils le peuvent), il est de notre devoir moral de rectifier les choses. Les sociétés patriarcales et matriarcales ne font pas tant de distinctions car elles permettent à l’un ou l’autre des parents d’exercer un contrôle si puissant sur leurs enfants que toutes les normes de justice et d’équilibre peuvent être bafouées à volonté.
Malheureusement, les années ont été cruelles pour Sancar qui a perdu son père, permettant ainsi à sa mère d’hériter d’un contrôle autoritaire sans précédent sur sa progéniture. Avec un mariage sans amour derrière lui, souffrant de l’humiliation méprisante de son amour pour Nare, Sancar est resté aux côtés de sa mère malgré son plan mal conçu pour effrayer Nare afin qu’elle quitte Muğla, car il aime sa mère et ne peut pas la voir souffrir. Mais, il arrive un moment où même l’enfant le plus attentionné dit « ça suffit », car il a atteint son point de rupture. La brève rencontre de Sancar avec sa mère au commissariat de police est en contraste direct avec la façon dont il a toléré ses actions dans le passé. C’est un homme attentionné mais ferme qui ne permettra plus jamais qu’on le fasse chanter pour lui ruiner sa vie une fois de plus. « Si » dit-il à sa mère « je dois agir en tant que chef de famille, alors c’est à moi de prendre toutes les décisions, mais si tu choisis de diriger cet endroit, alors je m’en vais. Je prendrai ma femme et mon enfant et je partirai ».
La deuxième scène, peut-être encore plus significative, entre Mavi et Sancar, est celle où ce dernier parle de l’importance de l’amour et de la confiance, peu après lui avoir montré le dossier de police la concernant. C’est ici que l’argument de Sancar résume brillamment tout ce que la série Sefirin Kizi répète depuis le début. En Turquie, comme dans de nombreux autres pays du monde, il semble y avoir deux fuseaux horaires qui ont un impact sur les populations. L’un, positivement médiéval, est largement suivi par les populations rurales où la tradition, le patriarcat, la loi tribale et les croyances ancestrales dominent, tandis que l’autre appartient à un phénomène du XXIe siècle largement confiné aux centres urbains où l’éducation, les opportunités et un point de vue progressiste sont les bienvenus. Cela ne veut pas dire que les deux s’excluent mutuellement, car une grande partie de la tradition, sous la forme d’un patriarcat plus modéré, peut encore se trouver dans les centres urbains, par exemple. Cependant, ce que Sancar explique est entièrement vrai en ce qui le concerne, car il avoue ne rien connaître du monde au-delà des frontières de Muğla. Les gens qui viennent du delà de la « bordure » du territoire familier lui sont donc étrangers et il peut les offenser sans le vouloir. Enquêter sur le casier judiciaire de Mavi avant de lui parler peut sembler offensant pour Mavi, mais pour Sancar, qui croit que la vérité doit être étudiée pour qu’il puisse parler en position de force, c’est la seule règle qu’il connaisse.
Dans leur échange passionné, on comprend que l’amour seul est comme un bateau sans quille qui peut dériver dans toutes les directions. Le fait que Mavi lui ait caché un secret aussi énorme a ébranlé Sancar et réveillé en lui les démons du doute qu’il combat depuis si longtemps. Une fois de plus, ce sont les bons conseils de Kavruk qui viennent à la rescousse, car si la vie de Sancar est un livre ouvert, celle de Mavi ne l’est évidemment pas. En incitant Sancar à parler à Mavi, Kavruk contribue donc à ouvrir le dialogue entre les deux amants temporairement séparés. En ce sens, l’argument de Sancar selon lequel sa vie a été dépourvue d’amour et de confiance dans le passé est valable, car il ne fait que répéter ce que Mavi a dit précédemment. Pour que le couple puisse aller de l’avant et former une famille, il est impératif que la relation soit basée sur les deux. Heureusement, Mavi concède ce point et les deux se réconcilient avant le dîner, sauf que Melek fait une révélation fracassante à propos du mariage de Sancar et Mavi. Pris au dépourvu, Sancar reste un instant bouche bée, échangeant des regards coupables avec Mavi, mais c’est aussi bien qu’ils se soient mariés sur une plage de sable fin, loin des murs du konak.
Contrariée plutôt que furieuse de ne pas avoir été invitée au mariage, Melek apaise les craintes de Sancar et Mavi par sa réaction enchantée à leur union. Mais le bonheur est de courte durée car le plan B de Sedat est mis à exécution presque immédiatement après que Müge, crédule et totalement dépourvue de professionnalisme, ait promis de témoigner en faveur de Çelebi au tribunal. Le psychopathe de Sedat, furieux à la vue de la famille heureuse, s’en prend à Sancar en déclenchant une violente bagarre, et finit par se poignarder lui-même en impliquant Sancar dans une bagarre au couteau dont le public est témoin. Le mal ne connaît vraiment aucune limite et transcende toutes les barrières de la décence et de la bonté pour frapper comme un éclair, ce qui nous oblige à attendre de voir comment Sancar et Mavi vont faire face à ce nouvel incident grave.
Traduit par Faryal/Roselyne
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English Version (Original)👇
Sancar’s Konak on the Hill
By Navid Shahzad
There is a popular belief that every inhabited place grows a spirit or ‘soul’ of its own. From palaces to temples, mansions to everyday homes, tepees and tents to natural caves; wherever man chooses to live, he develops a physical cum spiritual attachment to that which he calls home. While growing up, for Sancar and his family, home was a squalid, one room cabin set deep in the forest at the foothills of towering mountains. The only other home he has known other than that is the magnificent mansion left to him as a legacy by a generous ancestral gesture celebrating an enviable friendship and camaraderie. The magnificent konak overlooking the rest of the city therefore, symbolizes the Efeôglu family’s success, pride and the dignity. On the face of it, as head of the family, Sancar’s will and command reigns supreme but as the matriarch, it is Halise who holds court without her son’s knowledge to command, overrule and manipulate the lives of all those who shelter under the Efe roof.
Some philosophers have argued that the only unconditional love is that of the parent for the child. However, life shows very many permutations of parental love which are self-serving rather than in the interest of the child. Çelebi is a classic example of self-serving ambition but he is not the only parent afflicted with the disease. Halise’s latest (mis)adventure lands the Efe family in trouble with the law yet again which is a situation that the trio of slime balls namely: Çelebi, Sedat and the latest albeit reluctant recruit Ahmet capitalize upon. For once caught on the back foot, Sancar begins to learn piecemeal from his unhappy younger sibling what his mother has been up to. Astounded by the revelations about Dudu’s baby, Yahya’s regrets about Elvan and his sorry role in the whole tale as well as his own oversight in not being able to identify how quickly the true honor and decency of the Efe legacy are being eroded, Sancar’s first instinct despite being angry with his mother is to get her out of the lock up as a first step.
As far as parenting is concerned, only Sancar appears to have lived up to the exacting standard of what becoming a parent entails while Mavi’s warmth and genuine affection for Melek is heartwarming as we see the little girl truly happy after a long time. Sancar and Mavi as parents are a far cry from the kind of mother Halise turns out to be. From the manner in which she demeans her orphaned bride Elvan whom she deceives into thinking she is barren, to the indecent intrusion into her older son Sancar’s forced marriage, to the humiliation she visits on Kavruk who dares to love her daughter Zehra to the manner in which she exploits a middle aged Ayse into marrying Kavruk with the promise of property, to her gangster-like activities employing Necdet to rough up Narê- the list of her shameful behind-the-scenes activities have left us breathless! She is as Sancar pointed out wisely, the exact counterpart of Guven Çelebi to whom public perception is all important even at the cost of the happiness of one’s children. It appears that for Halise, nothing and no one is more important than her own children and that she knows what is best for each one of them. It is with a sad heart therefore, that we acknowledge that the Efe mansion – far from being a sanctuary for the family, is in fact, a kind of prison where happiness fears to tread for fear of being trod upon and discarded by Halise. Consider the fact that all marriages at the mansion have ended in divorce, no child has been born under its roof and everyone is unhappy. Can there be a sadder house than the konak despite its splendor?
Received wisdom has always cautioned that ‘pride goeth before a fall’ and it is no surprise that the weakest of the Efe siblings is the first to rebel against Halise’s injustice and autocratic behavior. Sancar seconds and supports his brother as he admonishes his mother and asks her to stop interfering in her children’s lives while being held overnight in the police precinct. But it is the manner in which he takes his leave of her that in effect, spells the end of the ‘Efe woman’s reign’. As Halise threatens and emotionally blackmails him by swearing to withhold her blessing if he ever leaves the konak, his siblings and her for ‘that woman’; Sancar’s answer is a withering, shaming warning to stop calling his wife that. Left speechless for once with her oft repeated threat left dangling in the air, Halise seems to get an inkling of how times have changed with the appearance of Mavi and Sancar’s marriage to her. But we can see that the Efe matriarch despite her heart by-pass is not about to give up as she demonstrates her ‘muscle power’ in the confines of her cell, much to the chagrin of the two other occupants!
Troubles seem never to end for Sancar as he wrestles with the law and Ahmet to keep his mother out of jail as he faces yet another crisis concerning his wife’s past. The police record ‘presented’ to him by none other than Sedat sits in his car like a bomb waiting to go off. Revisiting the site of the old flour mill where he had kept Akin under guard, Sancar’s solitary dark clad figure looks out to sea for a sign as the wind lifts and clouds scud across a graying sky. Finally gathering enough strength to examine the document, we only hear a voice- over of what it contains but Akyürek’s expression tells us everything. We have often commented on the actor’s exceptional skill at emoting silently without the added help of the spoken word. It is in scenes such as this, as well as the later scene in which Mavi unravels the mystery of her past police encounter that Akyürek’s star shines brightest. With his large dark eyes softening with empathy or glowing incandescently with anger in turn, Akyürek’s whole body transforms itself while leaning forward or backing away in tandem with the conflicting emotions of concern, anger, tenderness and an enormous all-encompassing love while listening to Mavi’s harrowing story and Sedat’s role in torturing a captive wife.
In the brief period that Sancar and Mavi have known each other, fallen in love and wed, we have seen them take the first hesitant steps towards developing a better understanding of each other. The highlight of their first few days as man and wife was the manner in which Sancar knelt at Mavi’s feet after their first serious altercation. Mavi’s woebegone expression tells us her state of mind as the Efe kneels before her after reading her diary. The monumental significance of the exquisitely choreographed little scene, unfortunately partially obstructed from view by the table in front, cannot be over emphasized. Sancar does not just apologize for his earlier behavior when he accused Mavi of lying to him but renders an explanation about his own weakness which is an inherent lack of trust. The fact that he can even stop to explore the origin of the emotion i.e. whether it was engendered in childhood or as he approached manhood, evidences the deep introspection he has done sitting by the crackling wood fire in the olive grove. Completely uncharacteristic of the Sancar we have known in the past who’s instinctive, knee jerk reactions to stressful situations ended up in creating more troubles than they sorted out; this is a man entering a stage of maturity with grace as he pleads for forgiveness and a fresh start. At first we fear Mavi will not respond as she continues to sit and look at him in complete silence, but when she leaps to embrace him as he moves up onto the settee, it is not just Sancar who heaves a sigh of relief. As each explains to the other and Sancar slips on his ring on Mavi’s finger, it is her turn to kneel to Sancar as though to balance out the equation between them. That both end up sitting cross legged on the floor and bring their first spat to a conclusion with a clear reference to further intimacy as Sancar sheds his jacket is delightful as it shows their willingness to make things work. At the same time, we must appreciate the subtle direction of Emre Kabakusak as he clearly hints at the possibility of future seesawing in the Sancar and Mavi’s relationship which we see in the latest episode. Whether these imbalances will be sorted out as easily as this one is yet to be seen because knowing Sedat, the challenges to Sancar and Mavi’s togetherness promise to grow rather than alleviate but for the present what can be better than to be appreciated, to be valued and to be loved!
The same could be said of Elvan who for the first time in her life, feels she is worth a man’s attention and admiration instead of having been taken for granted in a household in which barring Sancar, Gülsiye and Zehra’s affection; no one has ever given her much of anything. With her departure and without Halise the mansion is in a sad state. The abandoned wedding table, the hysterical Dudu and a silent but forlorn Zehra trying to come to terms with the latest Halise manipulated fiasco; create the perfect opportunity for Mavi to step in to hold the center together while bonding further with Melek in what is a delightful new development for Sancar. As the Efe brothers meet privately after a long time with Yahya finally confessing to his role in the entire sorry state of affairs that the family finds itself in; Sancar’s large heartedness is visible yet again as he recognizes Yahya’s predicament, accepts his explanation and stands by him.
We are well aware of the fact that no two families are alike except for the common dynamics of a brighter, stronger child being emulated by a weaker sibling. Yahya is a classic example of having lived in a charismatic older brother’s shadow and spending his entire life subconsciously copying his brother’s success as family caretaker, business tycoon, much loved and respected employer, father and beloved. ‘You are not like me Yahya! You will drown’ Sancar had warned him when his brother began his ill thought out liaison with Dudu and so it is that presently we see a Yahya so far out to sea that even Sancar will have a hard time rescuing him.
It is unfortunate that Hollywood films of a certain genre have managed to place two psychology terms interchangeably into our collective consciousness which are actually separate pop terms for personality disorders. The psychopath and the sociopath appear with unfailing regularity in TV and cinematic narratives capitalizing on the ‘damsel in distress’ formulae. Despite similarities and differences, the two terms describe personalities with patterns of disturbingly antisocial behavior. Not necessarily violent, both the sociopath and the psychopath remain obsessed with deceit and are masters of manipulation. Mavi’s former husband Sedat certainly qualifies for either of the two conditions with the additional danger of being a violent man given to unpredictable rages. By contrast, what is impressive is how much better a man Sancar becomes each day with Mavi at his side. The provocative, obscene kiss that Sedat blows at Mavi at the mansion gate when Halise is being taken away by the police, would have had the old Sancar head butting the cocky, insolent lawyer but Sancar restrains himself (though with great difficulty) and even manages to convince Mavi to give him some time to understand the situation before she starts to act on her own. We can therefore see a more patient Sancar emerging as he himself confesses to not being what he appears to be and that he can be patient enough to wait until his partner is ready!
Though the latest episode is replete with several significant moments such as Dudu’s cancelled wedding and her subsequent humbling before a forgiving compassionate Elvan, the sustained venomous pursuit of Sancar and Mavi by the revenge maddened Çelebi and Sedat and the unrepentant arrogance of Halise Efe; there are two significant scenes which sketch out in bold detail how far Sancar has travelled in life. The first is with reference to his mother whom he has virtually worshipped all his life. As the eldest child, Sancar foreswore an ordinary childhood working at an age when other children only went to school and played games, in order to realize his mother’s dreams. Ambition is a double edged sword as it can be a motivating factor but it can just as easily warp our entire sense of purpose in life. The fire that burned in Halise’s heart as she aspired towards a successful future with the added bonuses of status, wealth and property only reduced her children’s dreams to charred ruins as one by one, she pursued her own agenda of perpetuating the Efe legacy. Tradition demands that parents be given due respect but logic reasons that when parents err (and they can) it is our moral duty to rectify matters. Patriarchal and matriarchal societies make no such fine distinctions as they empower either parent to exercise such tremendous control over their children that all norms of justice and balance may be flouted at will.
Unfortunately, the years dealt cruelly with Sancar as he lost his father allowing his mother to inherit unprecedented authoritative control over her brood. With a loveless marriage behind him, suffering withering scorn at his love of Narê, Sancar stood with his mother even through her ill thought out scheme to scare Narê into leaving Muğla because he loves his mother and cannot see her suffer. But there must come a time when even the most caring child will say ‘enough’, as he reaches breaking point. Sancar’s brief meeting with his mother at the police precinct is in direct contrast to how he has tolerated her actions in the past. This is a caring but firm man who will no longer be emotionally blackmailed into ruining his life once again. ‘If’, he states plainly to his mother, ‘I am to act as the head of the household, then all decisions are mine but if you choose to run the place then I am out. I will take my wife and child and leave’.
The second and perhaps even more significant scene between Mavi and Sancar is when he talks about the importance of love and trust, shortly after he has shown her the police file on her. It is here that Sancar’s argument brilliantly encapsulates all that the Sefirin Kizi series has been saying all along. In Turkey, as in many other countries across the globe, there appear to be two time zones which impact populations. One is a positively medieval one largely followed by rural populations where tradition, patriarchy, tribal law and ancestral beliefs hold sway while the other is a 21st C phenomenon largely confined to urban centers where education, opportunity and a progressive point of view is welcomed. This is not to say that the two are mutually exclusive since much of tradition in the shape of a milder patriarchy may still be found in urban centers to give an example. However, what Sancar explains is entirely true as far as he is concerned, as he confesses to knowing nothing about the world beyond Muğla’s borders. The people who come from beyond the ‘edge’ of familiar territory are therefore alien to him and he may offend without meaning to. Investigating Mavi’s police record before he speaks to her may appear offensive to Mavi, but for Sancar who believes that the truth must be investigated for him to speak from a position of strength, it is the only rule he knows.
In the impassioned exchange between them, we are given to understand that love on its own is like a boat without a keel which can drift in any direction. For Mavi to have kept such an enormous secret from him has shaken Sancar and aroused the demons of doubt which he has fought for so long. Once more it is Kavruk’s good advice that comes to the rescue since Sancar’s life is an open secret but Mavi’s is obviously not. Urging Sancar to talk to Mavi therefore, Kavruk helps open up a dialogue between the two temporarily estranged lovers. In this sense, Sancar’s argument about his life having been without love or trust in the past is a valid one as he is merely reiterating what Mavi had said earlier. For the couple to go forward and be a family, it is imperative that the relationship be based on both. Happily Mavi concedes the point and the two reconcile before dinner except for Melek’s shattering revelation about the Sancar/Mavi wedding. Caught unprepared, Sancar remains tongue tied for a moment, exchanging guilty looks with Mavi but it is just as well they married on a sandy beach away from the shadow of the konak.
Piqued rather than angry at not being invited to the wedding, Sancar and Mavi’s fears are allayed at Melek’s delighted response at their union but happiness is short lived as Sedat’s plan B is put into operation almost immediately after the gullible and totally unprofessional Müge promises to testify in favor of Çelebi in court. A psychopathic Sedat fuming at the sight of the happy family, waylays Sancar and starts a violent tussle only to stab himself while implicating Sancar in a publicly witnessed armed brawl. Evil truly knows no bounds as it transcends all barriers of decency and goodness to strike like lightning out of the blue forcing us to wait to see how Sancar and Mavi tackle yet another serious problem.
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