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Un arc-en-ciel de couleur bleu
Par Navid Shahzad
L’épisode 48 est vraiment unique en ce sens qu’il est dominé par une stratégie d’écriture très intelligente visant à régler tous les détails avant l’épisode final, tout en abordant la question épineuse et le thème profond de la parentalité.
Le romancier anglais Charles Dickens, qui écrivait ses histoires en série, a mis au point une merveilleuse stratégie pour se débarrasser des personnages secondaires en les envoyant en mer vers ce qu’on appelait le Nouveau Monde, c’est-à-dire l’Amérique. Il s’agissait d’un moyen efficace de nettoyer le fouillis de personnages qui faisaient partie intégrante de ses histoires telles que Great Expectations « De grandes attentes » ou encore A Tale of Two Cities « Un conte de deux villes ». Dans le même ordre d’idées, nous apprenons d’un Necdet désappointé que sa sœur Menekeşe vient de recevoir dix ans de prison pour tentative d’empoisonnement et de meurtre, tandis que Yahya nous raconte comment Kahraman Boz et Ceylan, qui avaient joué un rôle substantiel dans le chapitre de Sancar et Nare, ont été promptement éliminés dans un accident de voiture hors écran, à la grande stupéfaction de la douce Elvan. Le bébé Gediz sera désormais élevé par sa tante Elvan, qui réalisera ainsi son souhait d’être mère, découvrira une famille perdue depuis longtemps et recevra un héritage qui rendra son indépendance encore plus viable. Le rôle de Bora a été celui d’un catalyseur qui a permis à Elvan de se découvrir en tant que femme belle et désirable, digne de l’attention d’un homme. En tant qu’homme en mouvement et sans attache, il aide Elvan à passer du statut d’épouse cruellement rejetée à celui d’une femme indépendante et courageuse qui commence enfin à comprendre sa propre valeur. Mais il reste l’homme qui ne se résigne toujours pas à s’établir de façon permanente malgré sa nature gros nounours. Les Isiklis, eux aussi, ont finalement quitté Muğla pour s’installer à Istanbul, ce qui est une bonne chose, mais on aurait pensé que Müge aurait consulté Sancar pour vendre leurs actions dans la société. En l’état actuel des choses, la manière dont Sancar apprend l’arrangement secret est non seulement extrêmement décevante, c’est aussi une trahison du rêve de Gediz que seul Sancar tient encore pour sacré. Laissant un Sedat meurtri à la marina pour soigner ses blessures, Sancar rencontre Halise qui tente habilement de s’attirer les faveurs de son fils. Souriant triomphalement d’avoir planté la graine de dragon dans l’esprit de son fils, elle regarde Sancar partir en trombe.
Plus tôt, au konak, le mariage de Zehra et Kavruk a symbolisé la fin du règne d’Halise en tant que reine incontestée du manoir puisque ce sont les frères qui marient leur sœur à l’homme qu’elle aime. Lorsqu’un père meurt, l’enfant devient orphelin, lorsqu’une mère meurt ou est absente – l’enfant n’a plus de foyer – ce qui fut, d’une certaine manière, la tragédie de Nare. On ne peut ignorer le fait que la mère représente le premier monde de l’enfant, car chacun d’entre nous commence son voyage de la vie dans le ventre de sa mère, qui le nourrit jusqu’à sa naissance. Dans le monde réel, c’est sur ses genoux que nous dormons, c’est à son sein que nous nous nourrissons et c’est sa présence qui nous fait nous sentir aimés et chéris. « Mama », le premier mot qu’un enfant apprend à prononcer sonne comme une note musicale à deux syllabes qui reproduit presque les battements de son cœur. C’est le premier son que nous entendons, suivi de près par la première berceuse. Zehra est orpheline et, en un sens, sans foyer depuis que sa mère l’a abandonnée. C’est Sancar qui intervient à la fois comme père et mère, comme frère et protecteur, comme famille et foyer, et qui s’acquitte de ses responsabilités avec la grâce que nous avons appris à associer à son grand cœur généreux et à sa présence.
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En ce qui concerne le thème de la parentalité, l’épisode impressionne par les performances de trois grands personnages interprétés par un trio d’acteurs extrêmement compétents : Sancar, Mavi et Halise – dans cet ordre. Tandis qu’Akyürek et Büyüküstün, dans le rôle de Sancar et Mavi, progressent lentement mais sûrement vers la création d’une vraie famille, avec Sancar faisant un vœu suite à l’apparition d’une étoile filante et ne désirant révéler le mystérieux vœu que s’il se réalise, une petite Melek malicieuse préside leur second mariage, toute fière d’avoir comme témoins ses poupées. Alors que les Efes s’installent dans leur propre maison, c’est un plaisir de voir Gonca Cilasun, dans le rôle d’Halise, se montrer à la hauteur des exigences des jeunes acteurs. Contrairement à Mavi, Halise, qui joue une femme sans aucune éducation à son actif et qui garde le souvenir de ses mains calleuses et de ses genoux douloureux, a régné comme un tyran sur l’empire que son fils a construit. Vénérée comme le sont la plupart des mères dans les sociétés musulmanes, car on dit que le paradis se trouve sous les pieds de la mère—ce qui signifie qu’il est du devoir sacré de chacun d’obéir à ses ordres, de la respecter et de l’honorer—Halise transforme la métaphore à son propre avantage en abusant de l’affection sincère que ses enfants lui portent pour ruiner systématiquement la vie de chacun d’entre eux.
L’épisode, qui avait commencé dans une ambiance assez joyeuse avec une Zehra extatique ayant fait des adieux larmoyants à sa famille pour une lune de miel planifiée par Sancar, a été suivi par une réaction explosive et exagérée d’une Halise hystérique et délirante. Réprimandant ses deux fils adultes comme s’ils étaient toujours des gamins, Halise est épouvantablement incapable de faire face au fait que ses enfants veulent mener une vie indépendante avec les partenaires de leur choix. Terrifiée à l’idée de se retrouver « abandonnée » et laissée pour compte – une frayeur que Sedat ne manque pas d’exploiter – elle ne peut que trouver un bouc émissaire pour ses propres défauts et ainsi blâme Mavi pour le comportement rebelle et sans précédent de ses enfants.
Dire que la maternité est un instinct inhérent à la plupart des femmes est trop simpliste pour décrire une émotion aussi complexe. Exiger une obéissance inconditionnelle parce que vous avez donné la vie à un enfant donne une mauvaise impression de possessivité. Les mères ne « possèdent » pas leurs enfants, et ceux-ci ne doivent pas vivre leur vie selon les préceptes maternels, mais surtout, les parents ne doivent à aucun moment tenter de revivre leur propre vie à travers celle de leur progéniture. À cet égard, les invectives de Halise sur « l’excellente mère » qu’elle est, par le simple fait d’avoir donné naissance ne lui donne en aucun cas le droit de jouer les dieux avec le bonheur de ses enfants. Pourtant, Halise prend cela comme une autorisation de n’être redevable à personne, ce qui rallume une étincelle restée en veilleuse depuis le départ de Nare et, pour la première fois de sa vie, Sancar rappelle à sa mère tout ce qu’il a fait pour elle. Ce qu’il dit confirme ce que nous soupçonnions depuis le début, à savoir que sa vie a été façonnée par les ambitions de sa mère plutôt que par ses propres aspirations. « Nedim est en prison à cause de toi. J’ai réalisé tes rêves, je t’ai donné le manoir », rugit-il. « Tu m’as dit de ne pas être comme mon père, d’être un Efe. J’ai fait tout ce que tu as demandé. Maintenant, laisse-moi être heureux. » Fidèle aux ordres de sa mère, Sancar est devenu un leader d’hommes intransigeant et puissant, plutôt que le père doux et modeste qu’il avait enterré.
Toute autre mère aurait fondu face à son enfant, implorant, mais Halise n’est pas n’importe quelle mère. Malgré ses supplications répétées pour qu’il soit heureux, Halise ne cesse de cracher son venin, ne laissant d’autre choix à Sancar que de partir avec sa femme et sa fille malgré la tentative d’intervention de Mavi. Mais Halise n’en a pas fini ! Insistant pour qu’il vive dans la maison de son père et ne se laisse pas influencer par d’autres femmes, elle dépasse toutes les normes de comportement civilisé et de bienséance en accusant son fils de l’avoir mise à la porte du manoir pour une femme dans le passé. Demeuré bouche bée par ce mensonge monumental, Sancar ne peut que regarder fixement la femme qu’il a vénérée toute sa vie. Un gros plan du visage d’Akyürek nous permet de voir ses yeux refléter la déception, la colère, l’incrédulité et la consternation totale face aux mensonges de sa mère qui précipitent son départ du konak. Sancar part tranquillement et avec une grande dignité, tenant fermement la main de sa femme dans la sienne tout en portant son enfant endormie, et s’éloigne de tout ce que sa mère chérit sans un regard en arrière.
Si vraiment il y avait un moment où la raison devait prévaloir, c’était bien celui-là, et Halise aurait pu s’excuser abondamment et supplier Sancar et sa famille de rester. Mais comme cela arrive souvent dans la vie, la bouée de sauvetage a raté sa cible et nous assistons impuissants à la noyade d’une nageuse téméraire dans une mer déchaînée. Implacable, la mère furibonde se prépare maintenant à cracher son venin sur la personne qu’elle perçoit comme son ennemie, sa rivale et l’instigatrice qui incite ses enfants à se rebeller contre elle. Comme un scorpion qui se pique la queue, Halise ne semble absolument pas vouloir reconnaître que le monde change inexorablement lorsque les enfants deviennent adultes et elle choisit plutôt de s’associer pleinement au duo satanique de la marina. En revanche, la réaction de Sancar est compatissante et indulgente, car il se rend compte qu’avec la vie les rôles ont été inversés, la maman prenant de l’âge se conduit comme une enfant alors que son enfant devient la personne responsable.
L’histoire nous apprend que le mythe de la maternité se ressent dans toutes les cultures. Gaiia, Athéna, Isis, Inanna/Ishtar, Durga, pour n’en citer que quelques-unes, sont toutes des déesses du ciel. Pourtant, à l’instar de la psyché humaine à trois niveaux comprenant l’Id, l’Ego et le Surmoi, même les déesses du ciel restent incomplètes sans leur lien avec un monde souterrain sombre, malgré leur vénération. La philosophie jungienne étudie l’archétype de la mère dans les moindres détails, et pousse son rôle un peu plus loin en examinant le besoin d’une mère de punir lorsqu’elle se sent offensée, ce qui a pour effet d’activer un côté presque démoniaque de sa nature. Dans ce contexte, Jung considère qu’il est impératif que le fils surmonte le proverbial complexe d’Œdipe, qu’il se libère de l’influence envahissante de sa mère et, au sens psychologique, qu’il la « tue » en coupant le cordon ombilical symbolique s’il veut enfin devenir un être indépendant. Enveloppé dans « l’aura » que dégage la mère, très souvent l’enfant mâle ne se rend pas compte que « l’ennemi » qui se cache en lui sous la forme d’une matriarche est bien plus puissant que celui auquel il est confronté dans le monde réel, car ce n’est pas avec la haine mais plutôt avec un sentiment d’amour déformé que la mère peut réellement « étouffer » son enfant.
Halise et Sancar représentent ce type même de mère et d’enfant. Ayant vu sa mère grapiller de saison en saison pour gagner sa vie, frotter les sols des grandes demeures appartenant aux autres, dormir sur un matelas usé dans une cabane forestière à la merci des suintements en période de pluie, du vent et de la tempête, il s’était juré de donner à sa famille la vie qu’il avait vu les autres vivre. Son père Kerim étant mort prématurément, laissant une veuve avec trois enfants, le garçon s’est vu endosser un redoutable fardeau à un très jeune âge, à la suite duquel un lien indéfectible pour la survie a lié la mère ambitieuse et l’aîné des enfants dans une course au statut, à la propriété et à la richesse. C’est donc un vrai triomphe pour Halise d’être enfin la maîtresse de la maison où elle a travaillé comme domestique ! Sans éducation et ardemment compétitive autant que protectrice de sa progéniture, Halise est malheureusement la proie d’un orgueil démesuré. Alors que Sancar est occupé à construire un empire et qu’il s’épuise à essayer d’oublier cet amour de jeunesse qu’il rêvait d’assouvir, Halise a libre champ pour régner sur ses enfants comme un tyran. Au fil des années, c’est elle qui a le dernier mot en ce qui concerne la vie, la femme, l’amour, les enfants, la richesse et la famille. Sancar ayant rarement eu l’occasion d’interroger sa mère, car il était peu probable qu’il s’immisce dans la vie quotidienne de la famille, Halise devient de plus en plus audacieuse, au point qu’elle commence à s’imaginer comme une incarnation de la « femme Efe » traversant le konak les mains dans le dos, piétinant la vie des gens, mariant capricieusement ce fils à cette fille, divorçant l’épouse de ce fils pour en choisir une autre, attaquant Nare, blessant Ahmet, ruinant sans scrupules la vie d’Elvan, insultant Kavruk, snobant Zehra, repoussant Bora comme un insecte, offensant Mavi et réprimandant Sancar comme un petit garçon par un directeur d’école ! Il existe une phrase merveilleuse, utilisée par Sophocle et Euripide, qui dit : « Celui que les dieux veulent détruire, ils le rendent d’abord fou », et qui décrit si bien le comportement actuel d’Halise qu’elle aurait aussi bien pu être écrite pour elle ! Car comment expliquer autrement qu’elle puisse trahir son propre fils, de manière si choquante et sans scrupules, en serrant la main et en s’associant avec son pire ennemi, le plus redoutable depuis l’enfance ? L’abominable ex-ambassadeur et l’avocat psychotique et rusé d’Istanbul signent un pacte diabolique avec nulle autre que la matriarche Efe pour détruire le mariage de Sancar et Mavi, car Halise, dans sa petite vie myope et égocentrique, ne peut voir Mavi que comme un défi à son autorité personnelle, sans se rendre compte que les deux autres ont des plans bien plus sinistres.
Nous savons qu’Halise se montre aussi comme un parent insensible et sans émotion dans le cas de Zehra, tout comme dans le cas de Yahya, où elle reste indifférente à l’immoralité d’une paternité « inventée », à la fraude et à la corruption, en mettant tout cela sur le compte de son droit parental. Sans tenir compte de sa cruauté passée envers Nare, Halise résiste inconsciemment à l’idée que Sancar puisse partager son affection avec une autre personne qu’elle. Au plus profond de son âme, elle pense que pour assurer le contrôle de son fils et de son épouse, la seule femme autorisée à devenir l’épouse de son fils doit être choisie par elle plutôt que par lui – ce qui a déjà abouti à la désastreuse affaire Menekşe. Au fur et à mesure que le temps passe et qu’elle reste sans contrôle, à l’exception de la brève période pendant laquelle Sancar l’a bannie de sa maison, nous voyons Halise devenir de plus en plus toxique d’heure en heure, au point qu’elle ne reconnaît plus aucune des limites qui nous qualifient en tant qu’êtres humains, telles que l’empathie, la compassion, l’étiquette, l’altruisme ou le bon sens, avec pour résultat qu’elle devient plus cruelle de jour en jour. Dans le monde politique, un adage bien connu dit que « le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument ». Sans exception, ses propres enfants, Nare, Elvan, Kavruk, Dudu, tous ont été cruellement attaqués par le sens du privilège d’Halise et son mantra de « savoir ce qui est le mieux pour tout le monde ».
Cependant, nous commençons à voir que la patience de Sancar envers sa mère, qu’il perçoit comme une malade du cœur fragile, a des limites car il a de plus en plus de mal à faire face à Mavi après chaque confrontation impitoyablement grossière de la part d’une Halise soi-disant innocente qui se présente plutôt comme l’aînée sage et même la victime. Ainsi, nous sommes témoins des ordres impérieux d’Halise à Sancar – à savoir qu’il arrête le mariage imminent de Zehra, qu’il revienne au manoir, et qu’il la laisse gérer la vie de Melek comme bon lui semble – qui sont stoppés heureusement par un chef de famille masculin ferme, car Sancar refuse de capituler ou de céder à ses exigences excessives.
Il a fallu du temps pour que Sancar arrive à ce stade plus calme de maturité, aidé par le soutien d’une femme intelligente et mature qui, malgré sa propre histoire traumatisante, a su rester patiente et compatissante, même face à l’incroyable grossièreté d’Halise. Cependant, Sancar se rend compte qu’il est temps de défendre sa vie et de protéger sa famille de tout nouveau mal, ce qui n’est possible que s’il s’arrache au noyau domestique symbolisé par sa mère. Sa propre vie s’est révélée être une lutte constante, sombre et violente pour se libérer de la pauvreté et du chagrin d’amour, au cours de laquelle il a rarement vu un arc-en-ciel dans le ciel. C’est un voyage qui lui a coûté cher, car il a dû faire face à des pertes personnelles tragiques et n’a apparemment gagné que de la tristesse. S’il n’y avait pas eu sa fille, sa maturation aurait été vaine, car Sancar est le dernier homme à accorder de l’importance à ce que sa mère apprécie le plus, comme la richesse ou le statut. Maintenant que le destin a décidé de lui sourire, pour une fois sous la forme d’un arc bleu dans le ciel, il refuse de laisser passer l’occasion et tient tête à sa mère qui s’acharne sans cesse sur ses enfants.
L’épisode montre clairement que forcer ses enfants à obéir aveuglément peut coûter cher aux parents, mais rien ne peut surpasser l’indécence absolue de Halise lorsqu’elle fouille dans les poubelles et se sert des résultats du test de grossesse pour monter le mari contre sa femme. Cet acte démontre jusqu’à où une femme est prête à aller lorsqu’elle se sent menacée de perdre sa position, sans parler du danger que peut courir Mavi si son ex-mari vient à apprendre la grossesse. En vérité, tout comme l’amour n’appartient à personne, le mal n’a pas de nom, et même une mère peut parfois se révéler aussi venimeuse qu’une veuve noire. La réplique de Sancar à sa mère de s’occuper des ses propres affaires plutôt que de celles de leur couple illustre à quel point il s’est éloigné d’elle.
Cependant, les problèmes domestiques mis à part, Sancar n’a pas perdu la main lorsqu’il s’agit de faire face aux défis posés à son bonheur par les autres, comme nous pouvons le voir quand il déjoue le plan ridicule et juvénile de Sedat et Çelebi de faire passer un acteur pour le père disparu depuis longtemps de Mavi, alors qu’il reste extrêmement fâché contre cette dernière. Ses propres investigations ayant déjà révélé que le père de Mavi semble être mort, c’est l’atout qu’il utilise contre cette manigance absurde.
Il est vraiment étrange qu’alors que l’on parle constamment des joies de la maternité, son pendant, la paternité, n’a pas vraiment été pris en considération. Sancar a été privé de la naissance et de l’enfance de Melek, ce qui était la manière inconsciente de Nare de le punir de ne pas l’avoir crue. Les années d’absence ont laissé des traces énormes de regret et de chagrin dans le cœur gros de Sancar, car il n’a pas pu être présent à chaque étape précieuse de développement de son enfant bien-aimée : le premier sourire, la première dent, le premier pas, le premier mot. Il n’y a rien qui fasse plus vibrer les cœurs que de regarder un enfant bien-aimé trottiner vers la vie et Sancar souhaite de tout cœur qu’un tel voyage commence. Pourtant, les hommes et les femmes, les pères et les mères ont du mal à comprendre l’engagement de chacun envers la petite personne qui se fraie un passage au creux du cœur le plus endurci. La réaction de Mavi à sa grossesse est compréhensible dans une certaine mesure, car sa tragédie se situe dans un passé récent, mais c’est la réaction de Sancar qui est vraiment déchirante. Déjà déçu et dévasté par la fausse grossesse de Menekşe, le passé de Sancar est hanté par le souvenir de l’enfant qu’il n’a jamais tenu dans ses bras, l’enfant qu’il n’a pas pu enterrer. Dans une scène dramatique entre Sancar et Mavi, alors qu’il la confronte à propos de sa grossesse, le visage d’Akyürek mêle espoir et désir, excitation et tendresse, joie et attente du bébé qui complètera la famille Efe. Cet instant éphémère nous sensibilise aux sentiments qu’il éprouve pour la petite vie qui grandit dans le corps de la femme qu’il aime, et c’est pourquoi sa capitulation silencieuse devant la demande de Mavi pour qu’il signe le formulaire d’avortement est à la limite d’un pathétisme monumental. Dans un sens, Sancar est mis devant le fait accompli, car son refus de signer le formulaire entraînerait la perte de sa femme et de son mariage. Le regard silencieux d’Akyürek, qui fixe Mavi avec le formulaire en main, est dévastateur car il transmet la profondeur de son chagrin sans un mot. Personne ne mérite d’être si près d’une joie si intense qu’on peut presque la toucher et pourtant d’en être privé, surtout pas Sancar. L’homme qui offre un verre d’eau fraîche de son puits à tout voyageur assoiffé devrait avoir, lui aussi, le droit de se désaltérer un peu de temps en temps.
La scène prend d’autant plus d’importance qu’elle suit de peu l’éclat d’un mariage à domicile avec une mariée angélique et un marié séduisant, tous deux superbement habillés par une petite organisatrice de mariage. Melek est aux anges lorsque ses parents reconstituent leur journée spéciale juste pour elle. La vision de Mavi, vêtue d’une robe bustier en dentelle blanche avec des fleurs dans les cheveux virevoltant joyeusement, au côté de la minuscule magistrate qui la marie à un homme en costume sombre, d’une beauté fascinante, et qui les entourent toutes les deux de ses longs bras dans une énorme étreinte d’ours, est capturée à jamais par la caméra d’un téléphone. Le trio, habillé de blanc avec des accents noirs, apparaît plus tard dans la soirée, où l’on voit un Sancar calme et triste, une Mavi pensive et une Melek enjouée, assis pour dîner à la maison. La scène est une étude de l’art de trois grands interprètes, alors que Melek parle avec aisance de l’école, de son amie Elif et de son petit frère qui va bientôt naître. Échangeant des regards gênés, les parents écoutent Melek s’extasier à l’idée d’avoir son propre frère, d’anticiper les changements de couches à venir et de faire des visites au parc lorsqu’il sera plus grand – tout cela remplit son cœur innocent du désir d’avoir un frère ou une sœur. Les tentatives maladroites et inefficaces de Sancar pour changer de sujet, alors que Mavi observe avec un air penaud, sont immédiatement remarquées par l’œil perspicace de Melek et mises au compte de la nécessité d’une « conversation d’adultes » plutôt qu’à quoi que ce soit à voir avec son propre bavardage.
Il est heureux que l’intervention rapide de Sancar ait épargné à Mavi de nouvelles souffrances à propos de son père et nous ne pouvons qu’admirer son grand cœur, même si Mavi semble avoir détruit son propre rêve d’avoir un autre enfant. L’homme et la femme sont incomplets tant qu’un enfant né de leur chair et de leur sang ne vient pas compléter le tableau. L’amour ne répond qu’à l’appel du cœur et le cœur de Sancar murmure à celui de Mavi dans un langage que seuls l’amant et l’aimé comprennent. Ainsi, alors que Sancar, le cœur brisé, appelé au chevet de Mavi, se prépare à affronter l’inévitable, Mavi tend la main à Sancar et le bout de leurs doigts s’entremêle dans un petit geste tendre de complicité. Prenant cela presque comme un signal, le battement de cœur du petit bébé résonne dans l’appareil à ultra-sons. La joie de Sancar est presque insupportable à regarder, tandis que le visage d’Akyürek reflète le passage des profondeurs du désespoir à une joie extatique. Si Mavi a appris à Sancar à être patient, il lui a en retour donné la force de fonder une nouvelle famille. Le véritable amour est compatissant et altruiste et Mavi ne peut se résoudre à affronter la vague de tristesse qu’elle a vu dans les yeux de Sancar. Alors qu’il lui embrasse la main en l’appelant « sa femme », les ombres se dissipent de ses yeux, le soleil brille et Sancar semble avoir enfin découvert l’arc insaisissable du magnifique arc-en-ciel magique qu’il a cherché toute sa vie !
Remerciements: Roselyne
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English Version 👇
A Rainbow Colored Blue
By Navid Shahzad
Episode 48 is truly unique in that it is dominated by a very clever writing strategy to tie up all loose ends before the finale, along with tackling the prickly issue and profound theme of parenthood.
The English novelist Charles Dickens who wrote his stories in serial form developed a wonderful strategy to dispense with peripheral characters by sending them off on a sea voyage to what was known as the New World i.e. America. It was a neat way of cleaning up the clutter of characters that were such an integral part of his stories such as Great Expectations or a Tale of Two Cities etc. Very much in the same vein, we hear from a crestfallen Necdet that his sister Menekeşe has been awarded a ten year prison sentence for attempted poisoning and murder, while Yahya’s account of how Kahraman Boz and Cemile who had played such a prominent role in the Sancar/Narê chapter are disposed of cleanly in a behind the scenes car accident stuns the kind-hearted Elvan. Now baby Gediz will be left to be brought up by his aunt Elvan – thus fulfilling her wish to be a mother, discovering a long lost family and coming into an inheritance that makes her independence even more viable. Bora’s role has been that of a catalyst hastening Elvan’s discovery of herself as a beautiful, desirable woman worthy of any man’s attention. As a man adrift with no moorings, he helps Elvan move from being a cruelly discarded wife towards an independent, courageous individual who finally begins to understand her own value; but he remains a man who cannot commit himself to anything permanent despite being a lovable teddy bear of a man. The Isiklis too have finally left Muğla to settle in Istanbul which is just as well, but one would have expected Müge to consult Sancar about selling their shares in the company. As it stands and the manner in which Sancar learns of the secret deal is not only greatly disappointing, it is also a betrayal of Gediz’ dream which only Sancar still holds sacred. Leaving a battered Sedat at the marina to nurse his wounds, Sancar meets Halise who cleverly tries to ingratiate herself with her estranged son. Smiling triumphantly for having planted the dragon seed in her son’s mind she watches as Sancar storms out.
Earlier at the konak, Zehra and Kavruk’s wedding symbolized the end of Halise’s reign as undisputed queen of the mansion since it is the brothers who marry their sister off to a man she loves. When a father dies, the child becomes an orphan, when a mother dies or is absent – a child becomes homeless – which was, to a large extent, Narê’s tragedy. There is no denying the fact that a mother is the first world of the child, for each one of us starts our life journey from within the mother’s womb where she nurtures us until we are born. In the real world, it is her lap that we sleep on, her breast that we feed at and it is her presence that makes us feel loved and cherished. The first word a child learns is the musical twin syllabic ‘mama’ almost replicating the beat of her heart that is the first sound we hear to be closely followed by the first lullaby we hear. Zehra is an orphan and in a sense, homeless since her mother abandons her. It is Sancar who steps in as both father and mother, as brother and protector, as family and home and fulfills his responsibility with the grace we have come to associate with his large generous heart and presence.
As far as the theme of parenting is concerned, the episode impresses with the performances of three great characters portrayed by a trio of fiercely skilled actors: Sancar, Mavi and Halise – in that order. While Akyürek and Büyüküstün as Sancar and Mavi move slowly but steadily towards becoming a real family, wishing on a falling star with Sancar’s mysterious wish to be revealed only when it comes true; an elfin Melek presides over their second wedding boasting puppets as witnesses. As the Efes settle into their own home, it is a delight to see Gonca Cilasun as Halise more than measuring up to the exacting standard set by the younger actors. As a contrast to Mavi, playing a woman with no education to her credit and nursing the memory of her calloused hands and aching knees, Halise has ruled like a despot over an empire that her son has built. Venerated as most mothers are in Muslim societies, for it is said that paradise lies beneath the mother’s feet- meaning thereby that it is the sacred duty of all to do her bidding, and to respect and honor her; Halise turns the metaphor round only to her own advantage as she misuses the genuine affection that her children have for her to ruin the life of each of her children systematically.
The episode which began happily enough with an ecstatic Zehra having bade a tearful farewell to her family for a honeymoon preplanned by Sancar only to be followed by an explosive exaggerated reaction from a near hysterical raving Halise. Taking both her adult sons to task as though they were little more than boys, Halise is abysmally unable to deal with the realization that her children want to lead independent lives with partners of their own choice. Terrified of being ‘abandoned’ and left alone – a fear which Sedat capitalizes on – she can only find a scapegoat for what are her own shortcomings and blames Mavi for her children’s unprecedented rebellious behavior.
That motherhood is an inherent instinct in most women is an oversimplification of a complex emotion. Demanding unquestioning obedience because you have given life to a child displays an unfortunate sense of ownership. Mothers do not ‘own’ their children, nor should they be expected to live their lives according to maternal dictates but most of all, parents must not attempt at any time to relive their own life through that of their progeny. In this respect, Halise’s invective about the ‘great mother’ that she is, merely because she has given birth does not in any way entitle her to playing god with her children’s happiness. Halise however, takes this as a license for not being answerable to anyone which ignites a spark that has lain dormant ever since Narê left and for the first time in his life, Sancar reminds his mother of all that he has done for her. What he says confirms something we have suspected all along i.e how much his life has been shaped by the ambitions of his mother rather than his own aspirations. ‘Nedim is in prison because of you. I made your dreams come true, I gave you the mansion’, he roars, ‘you said don’t be like your father, be an Efe. I did everything you asked. Now let me be happy. ’ True to his mother’s command, Sancar grew into a fierce and powerful leader of men rather than like the gentle unassuming father he had buried.
Any other mother would have melted in the face of her child’s plea but Halise is not just any mother. Despite his repeated pleas to let him be happy, Halise does not let up spewing her poison, leaving Sancar no choice but to leave with his wife and daughter despite Mavi’s attempt at intervention. But Halise is not done yet! Insisting that he live in his father’s house and not be influenced by other women, she oversteps all norms of civilized behavior and decorum by accusing her son of having thrown her out of the mansion for a woman in the past. Shocked into a momentary silence by the monumental lie, Sancar can only stare at the woman he has venerated all his life. A close up of Akyürek’s face lets us see his eyes reflecting disappointment, anger, disbelief, and utter dismay at his mother’s lies hastening his departure from the konak. Leaving quietly and with great dignity Sancar holds his wife’s hand firmly in his own while carrying his sleeping child, and walks away from all that his mother cherishes without a backward glance.
If ever there was a moment when sanity should have prevailed, Halise should have apologized profusely and begged Sancar and his family to stay on. But as often happens in life, a tossed life jacket misses the mark and we watch helplessly while the rash swimmer drowns in a stormy sea. Unrepentant, the raging mother now prepares to spit venom at the one person she perceives as her enemy, rival and instigator who eggs her children on to rebel against her. Like a scorpion stinging its own tail, Halise appears in full denial of how inevitable change is when children become adults and chooses instead, to swing into a full partnership with the satanic duo at the marina. On the other hand, Sancar’s reaction is a compassionate and forgiving one as he remarks on the reversal of roles in life since the ageing parent acts like a child while the child becomes the caretaker.
History tells us that the myth of motherhood is pervasive across all cultures. Gaiia, Athena, Isis, Inanna/Ishtar, Durga to name a handful are all sky goddesses; yet, like the three tiered human psyche comprising of the Id, the Ego and the Superego, even sky goddesses remain incomplete without their connection to a dark underworld despite being venerated. Jungian philosophy studies the mother archetype in great detail, and takes her role a step further as it examines a mother’s need to punish when she feels slighted, which results in activating an almost demonic side to her nature. In this context, Jung sees it as an imperative for the son to overcome the proverbial Oedipal complex, release himself from the mother’s all-encompassing influence and in a psychological sense,’ kill’ her by severing the symbolic umbilical cord if he is to finally mature into an independent being. Wrapped in the ‘aura’ that the mother emits, very often the male child fails to realize that the ‘enemy’ that lies within him in the guise of a matriarch is far more powerful than that which confronts him in the real world, for it is not hatred but a warped sense of love with which the mother can actually ‘suffocate’ her child.
Halise is just such a mother and Sancar just such a child. Having seen his mother scrabble for a living from season to season, scouring floors at other people’s palatial homes, sleeping on a worn mattress in a forest hut at the mercy of rain leakages, wind and storm he vowed to give his family the life that he had seen others live. With his father Kerim dying early, leaving a widow with three children, the boy bore a fearsome burden at a young age; as a result of which a fierce bond for survival tied the ambitious mother and the eldest child in a race for status, property and wealth. What a triumph it is for Halise therefore, to be the mistress at last of the very home she has served as domestic help! Uneducated and as fiercely competitive as she is protective of her brood, Halise unfortunately falls prey to hubris. With Sancar concentrating on building an empire and exhausting himself trying to forget the youthful love he had dreamed of fulfilling, Halise is left to rule over her children like a tyrant. Over the years, hers becomes the final word as far as life, wife, love, child, wealth and family are concerned. Since Sancar has had little occasion to question his mother as he is hardly likely to interfere in domestic day-to-day life, Halise grows ever bolder- so much so that she begins to imagine herself as an incarnation of the ‘Efe woman’ striding across the konak with hands held behind her back, trampling over people’s lives, whimsically marrying this son to that girl, divorcing this son’s bride to select another, attacking Narê, injuring Ahmet, ruining Elvan’s life without a qualm, insulting Kavruk, snubbing Zehra, brushing Bora away like an insect, offending Mavi and telling Sancar off like a little boy being reprimanded by a school head! There is a marvelous line which Sophocles and Euripides both use, which says: ‘whom the gods would destroy, they first make mad’ which is such an apt description of Halise’s present behavior that it could have been written for her! For how else can we understand her shocking unscrupulous betrayal of her own son as she shakes hands with his most dangerous enemy and enters into a partnership with his fiercest foe since childhood? The despicable, former Ambassador and the psychotic, wily lawyer from Istanbul sign a devil’s pact with none other than the Efe matriarch to destroy the Sancar/Mavi marriage since Halise in her myopic, self-centered little life sees only Mavi posing a challenge to her personal authority, little realizing that the other two have far more sinister plans.
We know Halise to be an emotionally insensitive parent in Zehra’s case as well, just as in Yahya’s case, she remains dismissive of the immorality of a ‘contrived’ fatherhood, fraud and bribery putting all down to her parental right. Not taking into account her past cruelty to Narê, Halise subconsciously resists the idea of Sancar sharing his affection with anyone other than herself. In the depths of her soul she feels that to ensure control over her son as well as his wife, the only woman permitted to become her son’s spouse must be of her own choosing rather than his – which has already resulted in the disastrous Menekeşe affair. As time goes by and she remains unchecked, except for the brief period that Sancar banished her from his home, we see Halise becoming more and more toxic by the hour to the point that she stops recognizing any of the boundaries that qualify us as human beings such as empathy, compassion, etiquette, selflessness or good sense, with the result that she becomes crueler by the day. In the political world there is a well-known adage which states that ‘Power corrupts, and absolute power corrupts absolutely’. Everyone including her own children, Narê, Elvan, Kavruk, Dudu have all been badly mauled by Halise’s sense of privilege and ‘knowing what is best for everyone, mantra.
However, we can now start to see that Sancar’s patience with his mother whom he perceives as a heart patient and vulnerable, has begun to run ragged as he finds it increasingly difficult to face Mavi after each intolerably rude face-off with a Halise posing innocently as the wise elder and an injured party. Hence we see Halise’s imperious commands to Sancar which include stopping Zehra’s wedding, moving back into the mansion and letting her run Melek’s life as she pleases aborted by an assertive male head of the family as Sancar refuses to capitulate or give in to her unreasonable demands.
It has taken time to bring Sancar to this stage of his journey towards a calm, all-encompassing maturity which has been assisted by the support of a clever, mature woman who despite her own traumatic history, has remained patient and compassionate, even in the face of Halise’s incredible rudeness. However, Sancar realizes that it is time to battle life and protect his family from further harm which can only be possible if he tears himself away from the domestic nucleus symbolized by his mother. His own life has been a constant dark and violent struggle for deliverance from poverty and heartbreak during which he has rarely seen a rainbow in the sky. It is a journey that has cost him greatly as he has faced tragic personal loss, and seemingly gained only sorrow. Had it not been for his daughter it would have been a fruitless maturing; for Sancar is the last man to place any store by the things his mother values most, such as wealth or status. Now that fate has decided to smile upon him for a change in the shape of a blue arc in the sky, he refuses to let the opportunity slip away and stands up to his mother for her relentless hounding of her children.
The episode clearly shows that the demand for blind obedience can cost a parent heavily, but nothing surpasses the absolute indecency of Halise scrounging in dust bins to use pregnancy test indicators to set husband against wife. The act is an indicator of the depths to which a woman displaced from her perceived position will sink; not to mention the potential harm that can befall Mavi when her former husband hears of the pregnancy. Truly, just as love belongs to no one, so evil has no name and even a mother can be as poisonous as a black widow spider. How far Sancar has drifted away from his mother is evidenced in his curt rejoinder about minding her own business rather than the couple’s.
However, and domestic issues apart, we can see that Sancar has not lost his touch with the challenges posed to his happiness by others as he discreetly forestalls Sedat and Çelebi’s infantile, imbecilic plan to pass off an actor as Mavi’s long lost father even though he is extremely upset with Mavi. His own investigations having already revealed that Mavi’s father appears to be dead is the trump card he uses against the ridiculous plan.
It is truly odd that while the joys of motherhood are constantly talked about, its counterpart i.e. fatherhood, has been given short shrift. Sancar lost out on Melek’s birth and childhood which was Narê’s subconscious way of punishing him for not believing her. The absent years left scars of great regret and sorrow in Sancar’s mighty heart as he missed out on all the precious firsts of his beloved child: the first smile, the first tooth, the first step, the first word. There is nothing that tugs at the heart strings more than watching a beloved child toddle towards life and Sancar’s heart longs for a similar journey to begin. Yet, men and women, fathers and mothers find it difficult to understand each other’s commitment to the tiny person that worms its way into the hardest heart. Mavi’s reaction to her pregnancy is understandable to a certain extent as her tragedy lies in the not too distant past, but it is Sancar’s reaction which is truly heart breaking. Already disappointed and devastated by Menekeşe’s false pregnancy, Sancar’s past is haunted by the memory of the child he never held, the child he could not bury. In a dramatic scene between Sancar and Mavi as he confronts her about her pregnancy, Akyürek’s face mixes hope and desire, excitement and tenderness, joy and anticipation of the baby that would complete the Efe family. The fleeting moment sensitizes us to his feelings for the tiny life growing within his beloved woman’s body, which is why his eventual silent capitulation to Mavi’s request for his signature on the abortion form borders on monumental pathos. In a sense, Sancar is presented with a fait accompli as his refusal to sign the form would result in the loss of his wife and marriage. Akyürek’s silent gaze as he looks at Mavi with form in hand is devastating, as he conveys the depth of his sorrow without a word. No one deserves to be so near to so much joy that it can almost be touched and yet be cheated of it, least of all Sancar. The man who offers a drink from his fresh water well to every thirsty wayfarer should be allowed to quench his own thirst a little sometimes.
The scene gains greater significance as it follows shortly after the radiance of a home wedding with an ethereal bride and a superbly handsome groom dressed by a small wedding planner. Melek’s joy knows no bounds as her parents reenact their special day especially for her. The sight of Mavi dressed in a white lace bustier dress with flowers in her hair twirling happily before the pint sized magistrate who weds her to a rivetingly handsome dark suited man encircling both with his long arms in a huge bear hug is captured for all times by a phone camera. The trio dressed in white with accents in black is pictured later in the evening as we see a quiet, leaden hearted Sancar, pensive Mavi and chirpy Melek sitting down to dinner at home. The scene is a study in the art of three great performers as Melek artlessly talks about school, her friend Elif and her expected baby brother. Exchanging awkward looks, the parents listen to Melek gushing over the prospect of having her own brother, anticipates nappy changes in the future and visits to the park once he is older – all of which, fills her innocent heart with yearning for a sibling. Sancar’s ineffectual awkward attempts to change the subject as Mavi looks on in quiet discomfiture are registered immediately by an observant Melek and put down to the need for ‘adult talk’ rather than anything to do with her own prattle.
It is fortunate that Sancar’s quick intervention has spared Mavi any pain about her father and we can only admire his large heartedness even as Mavi appears to have destroyed his own dream of another child. Man and woman are incomplete until such time as a child born of their flesh and blood completes the picture. Love answers only the call of the heart and Sancar’s heart whispers to Mavi’s in a language only the lover and beloved understand. So it is that as a heart broken Sancar summoned to Mavi’s bedside prepares himself to face the inevitable; Mavi reaches out to Sancar and their fingertips entangle in a tiny tender gesture of togetherness. Taking it almost as a signal, the tiny baby’s heart beat echoes over the ultra sound machine. Sancar’s joy is almost unbearable to watch as Akyürek’s face mirrors the change from the depths of despair to an ecstatic joyousness. If Mavi has taught Sancar to be patient, he has in turn, lent her the strength to start a new family. True love is compassionate and selfless and Mavi cannot bring herself to face the clouds of sadness she saw in Sancar’s eyes. As he kisses her hand calling her ‘his woman’, the clouds lift from his eyes, the sun shines through and Sancar appears to have finally discovered the elusive arc of the magnificent magical rainbow that he has searched for all his life!
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