Interview : Bağlan Keskin, Rédacteur en chef
Photos : Mehmet Erzincan
Stylistes : Ilknur Seref, Ibrahim Zengin
Maquillage : Ahu Aydemir
Assistante photographie : Emre Karatéasoglu
Sur la couverture d’automne, nous sommes aux côtés d’Engin Akyürek, dont nous ressentons la passion dans tous les aspects de la vie. Lorsque j’ai rencontré Engin, dont le succès de sa performance est connu et apprécié dans le monde entier, j’ai été impressionné par son attitude posée, sa courtoisie et son dynamisme. Ensemble, nous nous sommes embarqués dans un voyage nuancé de rouge et de noir.
Nous avons tous des expériences différentes. Et nous avons tous des doutes en ce qui concerne le niveau de contrôle que nous avons sur nos vies. Jusqu’à quel point pensez-vous contrôler la vôtre ?
Personne n’est en mesure de répondre avec certitude : « je contrôle ma vie ». Ce n’est possible pour personne, surtout en ces temps modernes. Oui, ce monde est constamment en train de nous contrôler à fond, et ceci nous rend solitaires, hostiles, et insensibles. Et l’opposé est vrai également – c’est tout aussi difficile d’avancer avec le flot, sans contrainte… En fait, je crois que nous nous sentons tous un peu comme des résidents temporaires.
En quoi le métier d’acteur vous a-t-il enrichi en tant que personne ?
Je sais que cela a contribué à ennoblir de précieux sentiments et valeurs dans ma vie. C’est mon travail d’acteur qui m’a fait devenir le véritable Engin, au prix de beaucoup d’efforts. Le métier d’acteur m’apporte tellement qu’il m’est difficile de l’expliquer en une seule phrase. Je crois que si je n’étais pas acteur, je n’aurais jamais pu laisser transparaître autant d’émotions et d’empathie.
Vous avez joué des personnages qui étaient très critiqués. En fait, ils étaient des représentations de la société masculine. Quelle influence pensez-vous que les personnages ont sur le public ?
La relation que je construis avec mon personnage est basée sur l’empathie. Est-ce que je peux transmettre ces sentiments aux spectateurs? Pourront-ils me suivre tout au long du trajet de ce personnage, comme je le ressens moi-même ? Le résultat de mon travail se traduira selon qu’ils aiment ou qu’ils critiquent mon personnage. Je ne dois pas chercher à ce que mon personnage soit aimé à tout prix. Si je le voulais, je ne devrais choisir que ce type de rôle. Je m’intéresse aux problèmes du héros et à son monde réel.
Qu’y a-t-il en vous dans vos personnages si différents les uns des autres ?
Même si le personnage ne me ressemble pas du tout, même si je ne le connais pas du tout, quelque chose de moi est présent en lui. Pour être plus précis, il a besoin de mes sentiments et de mon passé pour devenir tridimensionnel. Parce que chacun d’entre nous a son propre vécu et sa propre histoire, il le reflète d’une certaine manière et le distingue des autres. Evidemment, je dois faire tout ceci intérieurement dans le personnage, car c’est le centre de l’histoire. Si j’ajoute quelque chose de moi-même, je dois manœuvrer avec lui dans le monde des héros et rester fidèle à sa place dans l’histoire. Jouer le personnage à travers son propre prisme de la vie réelle et de sa propre vision de tous les jours constitue l’un des plus grands pièges de notre profession.
De nouveaux projets voient le jour au cinéma, à la télévision et sur les plateformes numériques… Puis-je avoir quelques détails ?
Durant l’été, j’ai joué un rôle principal dans le film ′′ Yolun Açık Olsun « . Il sera diffusé sur une plateforme numérique. En outre, je prépare une série intitulée « Kaçış » à laquelle je participe également, et qui apparaîtra sur une plateforme numérique internationale.
Quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise sur vous-même et sur les autres au fil des ans ?
Certaines ambiguïtés commencent à s’adapter, à se connecter les unes aux autres – quelque chose comme un lien entre le corps et l’âme. Oui, vous vous connaissez, mais plus vous apprenez à vous connaître, plus vous vous étonnez de vous-même. Vous vous dites, « Ok, je suis telle personne, je vis actuellement ceci et cela », et soudain vous vivez le contraire et ça vous surprend. Surtout pour moi-même. Je pense que je donnerai une réponse différente à cette question chaque année. Mon choix cette année : la découverte, la découverte sans fin de soi-même, de sa nature et de ses émotions, et l’excitation de cette découverte.
Leave a Reply