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Des Deuxièmes chances
Par N. Shahzad
Après le sac de la ville de Troie par les Spartiates, le dicton « méfiez-vous des Grecs porteurs de cadeaux » est devenu un signal de vigilance. Les Grecs avaient laissé devant les portes de la ville, le désormais célèbre cheval de Troie, le ventre empli de soldats acharnés et armés. Attribuant faussement ce cadeau aux dieux, les Troyens tirèrent le cheval au cœur de leur cité pour malheureusement se faire massacrer par les grecs plein de vengeance. De la même manière, Halise apporte des cadeaux au dîner organisé par Mavi, mais avec de la malice dans le cœur. Mavi choisit d’accorder à Halise le bénéfice du doute, car son invitation est un moyen de réunir à nouveau la mère et le fils, ce qui laisse Sancar quelque peu inquiet. Connaissant sa mère mieux que personne, le regard méfiant d’Akyürek crée un vocabulaire silencieux alors qu’il tente de déchiffrer les véritables intentions de sa mère lorsqu’elle complimente les talents culinaires de sa femme mais ne peut cependant s’empêcher de faire une remarque sarcastique sur son âge. L’avertissant d’un simple haussement de sourcils, il étudie attentivement le visage de sa mère lorsqu’elle les invite à revenir au manoir et se trouve complètement déstabilisé par la bonhomie nouvellement fondée entre sa femme et sa mère. La cerise sur le gâteau de la soirée est évidemment l’assentiment de Mavi à appeler Halise « mère », conformément à la demande de sa belle-mère.
Le 49ème épisode de Sefirin Kizi est bâti sur la possibilité de secondes chances que la vie parfois nous offre, bien que ce soit rare. Ivre de joie et d’insouciance, le chef de la famille de Sancar est heureux de jouer avec sa fille au jeu qui consiste à frapper dans leurs mains au rythme d’une comptine qui l’accompagne, sous le regard de Mavi. On ne peut s’empêcher de s’émerveiller du miracle que représente un bébé, qui apporte tant de joie à des cœurs meurtris aspirant au bonheur. Mais alors que les parents Efe offrent un journal intime à leur fille et réfléchissent à des noms pour l’enfant, on entend la voix de Melek, qui célèbre l’arrivée imminente de son frère, se superposer ironiquement à l’achat secret d’herbes par Halise pour provoquer une fausse couche. Rien, cependant, ne pourrait empêcher Melek d’annoncer en criant sur la plage l’arrivée du nouveau membre de la famille. Sancar et Mavi sont amusés par le spectacle, tandis que le père lui-même n’est pas opposé à l’idée de crier la bonne nouvelle au ciel pour que tout le monde puisse l’entende. Sancar et Mavi sont conscients de l’aubaine d’avoir une seconde chance d’accéder à un bonheur insaisissable, ce qui les rend d’humeur festive. Le dîner terminé, Halise étant partie et Melek mise au lit, c’est l’heure de l’intimité pour les parents. Alors que Sancar préférerait emmener son épouse au lit, Mavi opte plutôt pour un rapprochement intime et tous deux se mettent à danser, tendrement enlacés. Se déplaçant doucement au rythme de la musique, on peut presque voir Mavi se fondre dans les bras de Sancar pour célébrer leur nouveau bonheur.
Au konak, rien ne semble être comme à l’ordinaire. Les doutes de Gülsiye ne sont pas sans fondement, car elle soupçonne sa maîtresse de faire encore des siennes, mais le refoulement de sa sœur à propos de ses craintes la rassure en partie, bien qu’elle reste toujours quelque peu inquiète. L’offre de Sancar d’aider Dudu quand elle en a besoin et la révélation de l’identité de Sedat suscitent une quasi réponse qui est malheureusement interrompue par l’apparition soudaine de ce dernier. Alors que Bora part enfin pour sa prochaine destination et que Yahya se réjouit secrètement du fait qu’il sera toujours près d’Elvan en tant qu’ami et oncle de Gediz, la seule personne pour laquelle nous nous sentons vraiment heureux est Elvan, car elle a enfin ce qu’elle a toujours souhaité en pleurant sur son oreiller toutes les nuits – un enfant bien à elle !
Il est singulièrement intéressant qu’aucun des personnages que nous rencontrons dans Sefirin Kizi n’ait une « famille complète », dans le sens où les deux parents sont vivants et vivent ensemble. La série est plutôt peuplée d’orphelins, comme Elvan, Kavruk, les sœurs Gülsiye et Dudu, Akin, mort depuis longtemps, qui a perdu sa famille dans son enfance, tandis que le pire scélérat, Sedat, n’a aucun parent à proprement parler. La brève apparition du père de Gediz le présente comme un homme malhonnête au tempérament vil, tandis que le père monstrueux qu’est Güven Çelebi apparaît bien vivant et à l’aise, ayant empoché l’énorme fortune d’Akin. La mère de Nare n’est mentionnée que dans une ligne, à sa mort, et encore brièvement, lorsque Nare partage son chagrin avec Gece, le cheval, au lieu d’écrire à Sancar à ce sujet. Les seuls autres parents féminins que nous rencontrons sont la cupide et ambitieuse Atike (la mère de Menekse), la pétulante et inefficace Rafike et la nouvelle riche Halise. Cette dernière, en particulier, brise complètement l’image stéréo typique créée par d’innombrables « séries ou films d’origine turques » qui décrivent la mère comme une personne qui se sacrifie ou qui souffre toujours. Au lieu de cela, nous avons une femme autocratique, manipulatrice et calculatrice qui, inconsciemment, craint d’être mise de côté par des femmes que ses fils pourraient aimer suffisamment pour lui faire perdre la place centrale qu’elle occupe dans leur vie. Son choix d’Elvan, uniquement pour propager la famille Efe, était basé sur une évaluation astucieuse de la menace que représenterait pour elle la jeune orpheline. Si elle résiste à Nare, au point de la blesser physiquement, ou, dans le cas présent, elle fait preuve d’une telle hostilité à l’égard de Mavi, c’est parce que les deux femmes mettent en évidence ses propres défauts. Nare et Mavi sont des femmes éduquées, sophistiquées, qui ont voyagé, qui parlent bien et qui comprennent le monde au-delà de Mügla – en tant que telles, elles sont des femmes très accomplies, capables de transformer Sancar d’un homme imprégné de tradition et d’une vision provinciale en un homme du monde mature, sophistiqué, libéral et progressiste. Pour éviter que certains lecteurs ne se trompent, comprendre que Sancar n’a rien à offrir en retour serait faire une grande injustice à l’homme. Sancar Efe n’est peut-être pas aussi instruit que ses partenaires féminines, mais c’est un homme de grand charisme, au cœur aussi généreux qu’une porte de grange grande ouverte, loyal jusqu’à la mort, qui place l’amour, l’amitié et la parenté au-dessus de toute richesse matérielle, ce qui explique pourquoi la trahison de Gediz a été un tel choc pour lui. Si la situation avait été inversée, nous aurions vu Sancar mourir plutôt que de révéler ses sentiments pour la bien-aimée de son ami. C’est un homme caractérisé par la dignité, la fierté, la bravoure et la plus haute moralité à laquelle tout homme peut aspirer et il n’y a personne comme lui.
Que ces deux femmes, si semblables à bien des égards et pourtant si différentes l’une de l’autre, tombent amoureuses d’un homme dont la seule faiblesse semble être une colère incontrôlable combinée à une farouche jalousie, nous en dit autant sur elles que sur Sancar Efe. Sur le plan psychologique, l’équation est assez simple à comprendre : pour un garçon n’ayant jamais rien possédé – pas même une paire de chaussures – la seule chose ou personne qu’il puisse revendiquer comme étant exclusivement la sienne est la femme qu’il aime. Ayant partagé tout ce qu’il a obtenu dans la vie, de la fortune considérable qu’il a gagnée et qui a été distribuée sous forme d’actions de la société entre les membres de la famille au manoir qu’il a reçu en héritage, Sancar n’a jamais rien gardé pour lui tout seul. La seule exception qu’il puisse faire est pour sa bien-aimée, ce qui explique la raison pour laquelle il présente son épouse à son père, au pied de sa tombe, comme étant « la seule personne qui possède mon cœur », tout en laissant une bonne fois pour toute son passé derrière lui. Les derniers vestiges d’un amour tragique et passionné étant effacés, Sancar est maintenant prêt à s’engager dans une relation amoureuse et pacifique avec Mavi. Tentant d’exaucer le souhait de sa femme de retrouver la trace de son père, disparu depuis tant d’années, en ne sachant guère plus que son nom, Sancar a recours à ses considérables ressources pour en fin de compte apprendre que l’homme n’est plus. Tout en dissimulant la triste nouvelle à Mavi, Sancar utilise l’information reçue pour déjouer les plans de Sedat et Çelebi, ignorant que les deux hommes se sont déjà introduits au « cœur » de son manoir.
Le contraste entre les deux femmes les plus importantes dans la vie de Sancar ne saurait être plus évident que lorsque nous appliquons la loi à sa vie. Curieusement, c’est la bonté qui requiert le plus de courage car elle démontre une certaine confiance en soi, de même qu’un contrôle sur nos instincts les plus vils, alors que la cruauté, au contraire, révèle un manque de confiance, de contrôle de soi et de courage. À cet égard, nous pouvons voir que Mavi et Halise se positionnent en tant qu’opposés binaires dans la vie de Sancar – un homme qu’elles aiment pourtant toutes deux et pour lequel elles souhaitent le meilleur. Alors que le sentiment déplacé de Mavi d’être maudite fait écho aux paroles de Nare, car toutes deux pensent faire le plus grand mal à ceux qu’elles aiment, elles oublient momentanément les sages paroles de l’empereur-philosophe Marc Aurèle, qui a observé que « le bonheur de la vie de tout un chacun dépendait de la qualité de ses pensées », ce qui est non seulement une façon pratique mais aussi sage de faire face à des événements indépendants de sa volonté. L’adversité nous rend plus forts, car elle nous donne une plus grande conscience de nous-mêmes et de ce dont nous sommes capables en tant qu’êtres humains. Malheureusement, malgré le soutien de Sancar, des années passées à tenir tête à des personnes cruelles ont tellement érodé la croyance de Nare en la bonté des êtres humains qu’elle a choisi plutôt de se retirer. Elle n’en pouvait plus émotionnellement de continuer à lutter contre la crainte constante que sa présence finisse par nuire à Melek et Sancar. Mavi aussi ressent la même pression mais, non seulement elle est plus âgée et plus forte de caractère, elle bénéficie également de l’amour inconditionnel d’un Sancar beaucoup plus mature, qui lui donne le courage de surmonter ses peurs. Dans les deux instances, cependant, il existe un dénominateur commun qui se traduit en une alliance néfaste de Halise et Çelebi, suivi d’un troisième homme obsédé par les deux femmes.
Il existe une ancienne expression latine qui dit « Mors tua vita mea », ce qui signifie « Ta mort, ma vie », et qui se traduit approximativement par la loi de la jungle selon laquelle seuls les plus forts survivent. Dans un tel monde, il n’y a pas de place pour ce qui peut être perçu comme une faiblesse. Lorsque Sedat entre dans une colère terrible en apprenant la grossesse de Mavi, il ressemble à plus d’un titre à un poisson-globe. Morphologiquement similaire au poisson porc-épic, le poisson-globe est hautement toxique et se classe parmi les vertébrés les plus venimeux du monde. Le poisson-globe possède deux défenses naturelles uniques et distinctives, la première étant son excellente vue. Le second mécanisme de défense du poisson-globe consiste en sa capacité à remplir son estomac extrêmement élastique d’eau (ou d’air lorsqu’il est hors de l’eau) jusqu’à ce qu’il enfle démesurément et prenne la forme d’un ballon. Même si elles ne sont pas visibles lorsque le poisson-globe n’est pas gonflé, tous les poissons-globe ont des épines pointues, de sorte qu’un prédateur affamé peut soudainement se retrouver face à une boule épineuse peu appétissante plutôt qu’à un repas lent et facile à attraper. Les prédateurs qui ne se rendent pas compte du danger peuvent mourir d’étouffement, tandis que ceux qui ne parviennent pas à avaler le poisson-globe tout entier peuvent se retrouver l’estomac rempli de tétrodotoxine, ou TTX, une neurotoxine capable de tuer un être humain. Sedat est le genre d’homme psychologiquement déficient qui reste sans pitié ou compassion, et est incapable d’exprimer un sentiment ressemblant de près ou de loin à de l’empathie. Obsédé par Mavi, il a l’œil pour repérer les faiblesses qui font d’Halise un bon choix de partenaire, tout en exprimant sa haine intense de Sancar derrière l’apparence d’un mari lésé.
Pour être juste, Halise résiste initialement au plan diabolique de Sedat pour la bonne raison que le sang de son fils coule dans les veines du bébé, même quand Çelebi tente de la convaincre que le fœtus n’est pas un être vivant. L’indécence de l’argument est aussi déplacée que lorsque Sedat choisit d’exploiter les craintes qu’a Halise de se retrouver seule. Lorsque l’on soupe avec le diable—en d’autres termes, lorsque l’on complote avec de mauvaises gens—même si l’on utilise soudainement une cuillère longue de trois mètres afin de ne plus se laisser influencer, il faut cependant que l’on subisse les conséquences de nos actions, et Halise commence à réaliser dans quel pétrin elle s’est mise au moment où Sedat rejoue sur son téléphone leur conversation qu’il a enregistrée.
Pendant ce temps, la course effrénée sur la plage de Melek, qui annonce l’arrivée de son frère ou de sa sœur, est accueillie avec joie par tous ceux qui l’entendent, mais surtout par ses parents radieux. Tout le monde a droit à une seconde chance d’être heureux, c’est la façon dont le Tout-Puissant montre son infinie miséricorde, et la famille Efe n’y fait pas exception. Sancar et ses beautés n’ont jamais été aussi heureux et il ne peut s’empêcher de contempler avec émerveillement le visage de sa femme bien-aimée qui a rendu tout cela possible. Comme Mavi choisit de passer plus de temps à la maison et de profiter de sa grossesse, cela donne également à Sancar l’occasion d’observer et de participer à tout ce qu’il avait manqué avec son premier enfant. Il ne peut y avoir de plus grande joie pour des parents qui attendent la naissance d’un enfant cher, et qui viennent de traverser une grossesse de neuf mois, que de pouvoir enfin tenir dans leurs bras le petit être qui est la chair, l’os et le sang de leurs propres êtres. Quant aux secondes chances, nous sommes heureux de voir qu’Elvan s’en voit offrir une aussi, alors que non seulement elle prend connaissance de la famille qu’elle avait autrefois, mais également qu’elle en a finalement une aussi, en la personne d’un petit garçon potelé nommé Gediz.
Il est donc dans l’ordre des choses que Mavi fasse le premier pas vers une réconciliation avec la mère de Sancar pour le bien-être de la petite vie qui grandit en elle. Alors que la famille de Sancar retourne vivre au konak, à la grande joie de tous, l’appréhension de Sancar grandit au lieu de s’atténuer. Demandant sans ambages à sa mère ce qu’elle attend d’eux, Sancar reste méfiant face à la bienveillance retrouvée de sa mère. Alors que le cercle autour de Mavi semble se resserrer, avec Halise d’un côté et un Sedat de plus en plus frustré de l’autre, on ne peut s’empêcher d’être déçu par la tournure facile des événements, dans laquelle Mavi se joue d’Halise dans l’incident du thé empoisonné. La hache de guerre aurait pu être enterrée progressivement plutôt que par le fait que Mavi aperçoive comme par hasard un paquet secret livré à Halise. Quoi qu’il en soit, nous sommes un tant soit peu fatigués de voir des femmes soi-disant libérées qui choisissent d’agir unilatéralement. Nous en avons assez vu comme ça avec Nare qui cachait des secrets à Sancar, et l’attitude de Mavi, qui se prétend juste et ostensiblement vertueuse, nous fait douter de toute crédibilité. L’attention mielleuse qu’elle accorde à une femme qui lui veut du mal en revient à dépeindre son personnage à grands coups de traits empreints d’une perfection écœurante, inadmissible même dans le genre feuilleton télévisé.
Le scénario a décrit les faiblesses humaines de Sancar si souvent que nous nous sentons parfois dépassés et le même traitement aurait sûrement pu être aussi réservé au premier rôle féminin. Pire encore, il y a la décision unilatérale de Mavi de répondre à l’appel de Sedat au beau milieu de la nuit, sachant parfaitement à quel point il peut être dangereux. Un message à Sancar aurait pu suffire, ou au moins une consultation, mais ce n’est absolument pas nécessaire qu’elle mette sa grossesse en danger ou qu’elle joue les héroïnes, surtout après le fiasco de sa précédente tentative de « sauver » tout le monde. Il est vrai que l’apparition de Sancar à l’improviste peut être le résultat d’une pure coïncidence, mais le menacer de ne jamais lui laisser voir son enfant est tout à fait inacceptable. Est-ce là la seule punition que les femmes peuvent infliger aux hommes qu’elles aiment ? Nare a caché Melek à Sancar pendant huit ans et n’aurait jamais révélé sa présence si les circonstances ne l’y avaient pas forcée. La menace de Mavi est accueillie par le regard sombre et blessé d’un homme qui a déjà vécu un cauchemar similaire et l’expression d’Akyürek, au moment où il tente de sauver ses proches des divagations folles d’un meurtrier obsessionnel et psychologiquement déficient, nous fait grimacer de tristesse et de regret. Le destin est si capricieux qu’en une fraction de seconde, il peut transformer l’extase en l’agonie, la joie en un chagrin amer, ou encore l’amour en une blessure violente, lorsqu’à la fin de l’épisode, nous sommes tous à nous demander si Sancar est le sauveur ou le tueur !
Traduit par Faryal / Roselyne
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English version 👇
Of Second Chances
By N. Shahzad
After the sack of the city of Troy by the Spartans, the saying ‘beware the Greeks bearing gifts’ has become a signal for watchfulness. The Greeks had left the now famous Trojan horse with its belly full of soldiers bristling with arms outside the gates of the city. Falsely attributing the gift to the gods, the Trojans pulled the horse into the heart of their city, only to be massacred by the vengeful Greeks. In like fashion, Halise brings gifts to the dinner hosted by Mavi but with malice in her heart. Mavi chooses to give Halise the benefit of the doubt as her invitation is a move towards bringing the estranged mother and son together again which leaves Sancar more than a little concerned. Knowing his mother as well as he does, Akyürek’s suspicious gaze creates a silent vocabulary as he attempts to decipher his mother’s true motives while she compliments his wife on her cooking but cannot resist making a snide remark about Mavi’s age. Warning her with just a raise of the eyebrows, he studies his mother’s face intently as she invites them to come back to the mansion and finds himself completely at sea with the newfound bonhomie between wife and mother. The icing on the evening’s cake is obviously Mavi’s assent to call Halise ‘mother’ as per her mother-in-law’s request.
The 49th episode of Sefiren Kizi is built round the possibility of second chances that life all too infrequently affords us sometimes. Ecstatically happy and carefree, the head of the Sancar family is content to play pat-a-cake with his daughter as Mavi looks on. We cannot help but marvel at what a miracle a baby can be as it brings so much joy to bruised hearts longing for happiness; but as the Efe family gift a diary to their daughter and think of names for the child, Melek’s voiceover celebrating her brother’s impending arrival ironically overlaps Halise’s secret purchase of herbs to cause a miscarriage. Nothing however, can take away from Melek’s shouted beach announcement about the new arrival in their family as Sancar and Mavi enjoy the spectacle while the father himself is not averse to the idea of shouting out the good news to the heavens for all to hear. That both are aware of how fortunate they are in being granted a second chance at an elusive happiness leaves both Sancar and Mavi in a festive mood. With dinner over, Halise having departed and Melek put to bed, it is private time for the parents. While Sancar would prefer to take his bride to bed, Mavi opts for an intimate closeness as the two dance together wrapped in each other’s arms. Moving gently to the music, one can almost see Mavi melt into Sancar’s arms in a celebration of their new found happiness.
At the konak all is not as it should be. Gülsiye’s misgivings are not unfounded as she suspects her mistress is up to some mischief but her sister’s dismissiveness of her fears leaves her partially reassured though worried. Sancar’s offer of help to Dudu whenever she needs it and the revelation of who Sedat is, solicits a near response that is unfortunately thwarted by the latter’s sudden appearance. As Bora finally leaves for his next destination and Yahya secretly celebrates the fact that he will always be near Elvan as a friend and as Gediz’s uncle; the only one we truly feel happy for is Elvan since she finally has what she had always cried into her pillow for every night – a child of her very own!
It is singularly interesting that none of the characters we meet in Sefirin Kizi has a ‘complete family, in the sense of both parents being alive and living together. Peopled with orphans instead, such as Elvan, Kavruk, the sisters Gülsiye and Dudu, the long dead Akin who had lost his family in childhood while the truly evil Sedat has no kin to speak of. The brief appearance of Gediz’ father presented him as a vile tempered, dishonest man while the monstrous father that is Güven Çelebi appears alive and well having pocketed Akin’s enormous wealth. Narê’s mother is afforded only a single line mention when she dies and that too in passing as Narê shares Gece’s grief with the horse rather than writing to Sancar about it. The only other female parents we meet are the greedy and ambitious Atike (Menekśe’s mother), the ineffectual petulant Rafike and the nouveau riche Halise. The latter in particular, completely shatters the stereo typical image created by countless dizis about the self sacrificing, long suffering mother. Instead, we have an autocratic, manipulative, calculating woman who subconsciously fears being sidelined by women that her sons may love enough to displace her own central place in their lives. Her choice of Elvan only to propagate the Efe family was based on an astute appraisal of how much of a threat the orphaned girl would be to her. The fact that she resists Narê to the point of physically harming her or in the present case, shows such hostility towards Mavi is because both women show up her own short comings. Narê and Mavi are educated, sophisticated, well travelled, well spoken women who understand the world beyond Mügla – as such, they are highly accomplished women who are capable of transforming Sancar from a man steeped in tradition and a provincial outlook into a mature, sophisticated, liberal progressive man of the world. Lest some readers mistake this to understand that Sancar has nothing to offer in return is to do great injustice to the man. Sancar Efe may not be as well educated as his female partners but he is a giant of a man with a heart as generous as an open barn door; loyal until death, valuing love, friendship and kinship beyond any material wealth which is why Gediz’s betrayal was such a shock to him. Were the situation to be reversed, we would have seen Sancar die before he ever revealed his feelings for his friend’s beloved. This is a man characterized by dignity, pride, valour and the highest morals that any man may aspire for and there is no one quite like him.
That both women, so much alike in many ways and yet so different from each other fall in love with a man whose only weakness appears to be uncontrollable anger combined with a fierce jealousy tells us as much about them as it does about Sancar Efe. On a psychological level, the equation is simple enough to understand: for a boy who never had anything of his own – not even a pair of shoes- the only thing or person he can lay claim to as being exclusively his, is the woman he loves. Having shared everything he has ever had in his life, from the considerable wealth that he has earned which has been distributed as company shares among the family to the mansion he received as a legacy; Sancar has never kept anything for himself. The only exception he makes is for his beloved, which explains the significance of introducing his bride to his father at his graveside as’ the only owner of my heart’, as he finally leaves his past behind him. With the last vestiges of a tragic, passionate love erased, Sancar is now ready to move on to a loving, peaceful relationship with Mavi. Attempting to fulfill his wife’s wish of being able to trace her long lost father knowing little more than his name, Sancar lends his considerable resources only to learn that the man is dead. Keeping the sad news from Mavi, Sancar puts the information to good use in thwarting Sedat and Çelebi’s plan, little realizing that the two have already penetrated into the ‘heart’ of his mansion.
The contrast between the two most important women in Sancar’s life could not be clearer when we apply the law to his life. Ironically enough, it is kindness that requires the greatest strength for it is a sign of an awareness of the self, and the control that one can exercise over one’s basest instincts while cruelty on the other hand, indicates a lack of confidence, self control and courage. In this respect, we can see that Mavi and Halise position themselves as binary opposites in Sancar’s life – a man they both love and want the best for. While Mavi’s misplaced sense of being cursed echoes Narê’s words as both feel they do the greatest harm to those they love, they forget momentarily the wise words of Emperor-philosopher Marcus Aurelius who observed that the ‘happiness of one’s life depended on the quality of one’s thoughts,’ which is not only a practical but also wise way of dealing with events beyond one’s control. Adversity makes us stronger as it gives us greater awareness of ourselves and what we, as human beings are capable of. Unfortunately, despite Sancar’s support, years of standing up to cruel people had so eroded Narê’s belief in the goodness of human beings that she chose to opt out as she no longer had the emotional strength to continue battling the constant fear that her presence would eventually prove harmful for Melek and Sancar. Mavi too, feels the same pressure but not only is she older and stronger, she also enjoys the added bonus of a far more mature Sancar’s unconditional love lending her the courage to withstand her fears. The common denominator in both cases however is a lethal combination of Halise, Çelebi and in each case a third man fixated on either of the two women.
There is an ancient Latin expression that reads « Mors tua vita mea » meaning ‘your death, my life’, which translates roughly as the law of the jungle according to which, only the fittest survive. In a world such as this, there is no room for anything that may be perceived as a weakness. As Sedat blows his cheeks out in anger when he hears about Mavi’s pregnancy he resembles a pufferfish in more ways than one. Morphologically similar to the porcupine fish, the pufferfish is highly toxic and ranks among the most poisonous vertebrates in the world. The puffer has two unique and distinctive natural defenses the first of which is its excellent eyesight. The pufferfish’s secondary defense mechanism is the ability to fill its extremely elastic stomach with water (or air when outside the water) until it is much larger and almost balloon like in shape. Even if they are not visible when the puffer is not inflated, all puffers have pointed spines, so a hungry predator may suddenly find itself facing an unpalatable, pointy ball rather than a slow, easy meal. Predators that do not heed this warning may die from choking, while others that do manage to swallow the puffer may find their stomachs full of tetrodoxin or TTX as it is known which is a neurotoxin that can kill humans. Sedat is the kind of psychologically impaired man who is without mercy, compassion or any other feeling remotely resembling empathy. Fixated upon Mavi, he has a sharp eye for spotting weaknesses which makes Halise a good choice to partner with, all the while couching his intense hatred of Sancar behind the guise of a wronged husband.
To be fair, initially Halise resists Sedat’s diabolical plan but for no other reason than that the blood of her son runs through the baby’s veins even as Çelebi attempts to convince her that the foetus is not a living being. The immorality of the argument is as shocking as Sedat exploitation of Halise’s fears of being left alone. particularly. When you sup with the devil, even if you use a ten foot spoon to distance yourself – you still have to pay for the consequences and Halise begins to understand the mess that she has got herself into as Sedat replays her phonic conversation which he has recorded.
Meantime, Melek’s ecstatic beach run announcing the arrival of her sibling has been joyously greeted by all who hear but particularly by her beaming parents. That everyone deserves a second chance at happiness is the Almighty’s way of showing his infinite mercy and the Efe family certainly qualify for that. It has been the happiest time for Sancar and his beauties and he can only gaze in wonder at the face of his beloved woman who has made it all possible. As Mavi chooses to spend more time at home and enjoy her pregnancy, it also provides Sancar the opportunity to observe and participate in all that he had missed out on with his first child. There can be no greater joy for parents awaiting the birth of a beloved child as they walk their way through a nine month pregnancy than to finally be able to hold the tiny being that is flesh, bone and blood of their own beings. As for second chances, we are happy to see that Elvan is offered one too as she learns not only about the family she once had but finally has one of her own in the shape of a chubby little baby boy named Gediz.
It is in the order of things therefore, that Mavi should make the first move towards a reconciliation with Sancar’s mother for the sake of the tiny life growing within her. As the Sancar family move back into the konak much to everyone’s delight, the apprehension that Sancar nurses grows rather than abates. Bluntly asking his mother what she wants from them, Sancar remains wary of his mother’s newly found graciousness. As the circle around Mavi appears to tighten with Halise on the one hand and an increasingly frustrated Sedat on the other, we cannot help but feel disappointed at the facile turn of events in which Mavi outplays Halise in the poisoned tea incident. The hatchet could have been buried gradually rather than by Mavi’s convenient sighting of a secret packet being delivered to Halise. In any event, we are also a little weary of seeing so called liberated women choosing to act unilaterally. We had enough of that with Nare keeping secrets from Sancar and Mavi’s ‘miss goody two shoes’ act stretches our credibility to breaking point. The saccharine sweetness that Mavi extends to a woman out to do her great harm is to paint her character with broad strokes of cloying perfection unacceptable even in the soap TV genre.
The screenplay has shown the human failings of Sancar so often that we feel overwhelmed on occasion, surely the same treatment could have been meted out to the female lead. Worse than that is Mavi’s unilateral decision to respond to Sedat’s call in the middle of the night knowing well how dangerous he can be. Surely, a message to Sancar would have sufficed or at least a consultation but there is absolutely no need for her to jeopardise her pregnancy or play the hero, especially after the fiasco resulting from her previous attempt at ‘saving’ everyone. That Sancar appears out of the blue is due to a happy chance encounter, however to threaten him with never letting him see his child is totally unacceptable. Is that the only punishment women can mete out to men they love? Narê hid Melek from Sancar for eight years and would never have revealed her presence except that circumstances forced her to. Mavi’s threat is met with the dark wounded gaze of a man who has already lived through a similar nightmare and Akyürek’s expression as he attempts to save his loved ones from the mad rantings of a psychologically impaired, obsessive criminal makes us cringe with sorrow and regret. How fickle fate is as in a split second it can turn ecstasy to agony, joy to bitter sorrow, love to a bitter wound as we are left wrestling with whether Sancar is savior or killer at the end of the episode!
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