50. Laissez-vous emporter par la chaleur de l’amour / Let the warm love in – Par/by N. Shahzad

50. Laissez-vous emporter par la chaleur de l’amour / Let the warm love in – Par/by N. Shahzad

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Laissez-vous emporter par la chaleur de l’amour
Par N. Shahzad

On ne peut pas mettre trop longtemps en cage un aigle, pas plus qu’on ne peut enfermer un magnifique félin sauvage. Autant l’aigle surveille le ciel d’en haut, le lion scrute intensément les horizons d’en bas. Le va-et-vient agité et incessant du tigre royal du Bengale—quasiment disparu de nos jours—alors qu’il se balade derrière les barreaux, et l’effet d’un petit vent soulevant la veste longue de Sancar dans la prison, à l’image du battement d’ailes de l’aigle, sont des signes que l’Efe, filmé derrière les barreaux rouillés et les murs de béton, n’apparaît pas moins que l’un ou l’autre.

Afin de maintenir la loi et l’ordre, l’État fait respecter son ordonnance, et impose sa volonté et son jugement à tous ceux qui la violent, mais que faire d’un homme qui est déjà un État en soi ? Un homme prêt à agir en tant que juge, juré et bourreau de manière unilatérale, appartient à une autre race de créatures vivantes. S’étant retrouvé en isolation pendant cinq mois, en attendant les résultats de l’enquête de police à propos de son tir présumé sur Sadat en état de légitime défense, Sancar Efe souffre plus au cours de ces mois que toutes les douleurs qu’il a subies de son plein gré dans le passé.

La structure à plusieurs niveaux d’un épisode complexe, avec ses nuances cachées et conflictuelles, constitue en soi un tour de force des scénaristes, et l’épisode 50 représente sans aucun doute l’apogée de la série, à l’exception peut-être de la scène de prière dans la mosquée où Akyürek prie pour la vie de son enfant, qui reste inégalée. Cependant, c’est la performance de l’acteur appelé Engin Akyürek qui donne vie de manière inimaginable au scénario actuel, et il faut reconnaître qu’il s’agit là de l’une des meilleures caractérisations longue durée jamais vues ces dernières années à la télévision.

C’est un fait de se couper totalement de la vue de sa femme et de son enfant bien-aimée, mais rester dans le secret, sans répit, ne rien entendre, ne rien savoir, ne rien dire à quiconque – pas même au vent – de peur qu’on ne chuchote à l’oreille d’un ennemi l’endroit où se trouvent sa femme et ses enfants, est un risque que Sancar ne peut prendre. Les Efes décident donc ensemble d’un plan d’action très secret, en tenant même le Kavruk de confiance à l’écart. On dit que la meilleure façon de cacher quelque chose, c’est de la laisser de manière discrète au vu et au su de tous et c’est précisément la stratégie que le couple adopte, même si Mavi donne l’impression qu’elle abandonne Sancar et s’enfuit avec sa fille et son fils qui va bientôt naître. Le stratagème est simple, mais ingénieux. En effet, le tireur présumé de Sedat étant derrière les barreaux dans l’attente de son procès, la pression exercée par la police sur la famille Efe semble s’estomper au profit de la poursuite de Sedat en fuite. Comme prévu, la garde de Melek par Çelebi est organisée presque immédiatement par un grand-père implacable, ce qui constitue la première scène explosive de l’épisode. Furieux de voir Çelebi se réjouir encore une fois de cette nouvelle opportunité, Akyürek passe par de multiples émotions allant de la colère initiale au dégoût, en passant par le dédain et les nuances du sarcasme, tout en feignant la trahison et en ayant même recours au rire face à l’audace de l’ancien ambassadeur qui compare l’ingéniosité des Efe avec l’enquête de ses propres hommes de main maladroits sur les allées et venues de Melek. Les yeux noirs comme le charbon frémissants d’une colère bouillonnante, le corps rigide comme un arc tendu mais pourtant détendu, Akyürek donne un coup de pied à la chaise par pure habitude avant de cogner à la porte et de partir, laissant Çelebi bouche bée.

Il faut ici s’écarter un peu du sujet pour commenter l’énergie haut calibre qu’Akyürek apporte à chacun de ses rôles. Doté d’une grâce naturelle, dans le rôle de Sancar Efe, Akyürek arpente son habitat naturel en maître de tout ce qu’il observe. Aucun pacha ottoman assis sur son trône orné de bijoux n’aurait pu être plus majestueux que l’Efe perché sur le capot couvert de boue de son énorme pick-up. Nul autre qu’Akyürek ne peut enfoncer une porte d’un seul coup de botte, nul ne peut se débattre avec les poignées de voiture comme s’il voulait les arracher, nul n’ouvre des portes en bois sans se servir de ses mains ou traîne les pieds comme lui sur le sol pierreux.  Enfin, il n’a pas d’égal pour se jeter violemment sur des ballots de foin pour faire passer sa colère, rugir plutôt que parler, lancer des flammes de fureur dès lors qu’il dévoile le visage d’un menteur, écouter ce que le vent lui chuchote à l’oreille, se lier d’amitié avec la montagne et les hommes mais, par-dessus tout, pour aimer dans l’intimité.

Il y a donc une différence marquée dans la façon dont Akyürek joue le rôle de Sancar dans le présent épisode, alors que son cerveau en pleine effervescence travaille pour garder sa famille en sécurité. Être décisif a été l’une des grandes réussites de cet homme et nous savons par expérience qu’une fois convaincu, il passe en mode action. Alors que la terre l’avait auparavant retenu, l’empêchant de s’élever au-delà de ses erreurs, Akyürek, en tant que Sancar qui aime Mavi malgré ses difficultés considérables, à présent avance plus librement sur cette terre. Il semble flotter alors qu’il coure plutôt qu’il ne marche, qu’il saute par-dessus les barrières fermées avec la même vigueur qu’un athlète olympique, qu’il avance à pas de velours là où ses pas avaient fait trembler le sol, ou encore qu’il joue à des jeux avec sa fille tout en luttant pour l’amour et la vie. Ce n’est que dans l’intimité, allongé sur son lit de prison, qu’il laisse couler de ses yeux une larme solitaire ou qu’il laisse pendre son bras sur le côté en signe de désespoir, tout comme un peu plus tôt dans la cour de la prison un moment de faiblesse l’a fait se glisser le long du mur effrité pour se retrouver affaissé, dans une misère des plus abjectes. Mais le thé est là et le drapeau rouge de son pays l’encadre alors qu’il feint de s’inquiéter des rumeurs concernant Mavi et Melek. Les prisons sont des endroits dangereux comme nous avons souvent eu l’occasion de le voir. Telles les vignes enlacées qui se glissent sous les portes verrouillées, les nouvelles se répandent vite mais Akyürek reste admirablement stoïque et toujours en contrôle de la situation. Feignant tantôt l’inquiétude, tantôt l’intérêt, la colère et la soif d’informations, Akyürek joue toutes ces émotions avec la dextérité d’un maître violoncelliste. Tout en maintenant un personnage public convaincant, c’est seulement au plus profond de son cœur qu’il se laisse aller au soulagement chaque fois qu’une rumeur s’avère infondée. Le temps se fait long et ainsi Sancar apprend à maîtriser sa rage et à être patient en se débarrassant de ses problèmes un à un au fur et à mesure qu’il enfile des perles bleues pour un bracelet destiné à l’amour de sa vie, tout en se raccrochant à des souvenirs heureux afin de pouvoir supporter la langueur de l’incarcération.

Pourtant, malgré tous les efforts pour calmer son cœur solitaire et préserver sa raison, rien ne le prépare à la vue de la maison inhabitée de Mavi. Les murs sont froids, les planchers sont recouverts du souvenir de la pression douce des pas que l’on n’entend plus. La maison semble même avoir rétréci, comme si elle simulait les rêves gâchés pour lesquels ses habitants humains avaient prié. Le retour de Sancar dans la villa de Mavi n’a pour but que de faire revivre le souvenir d’une table autrefois resplendissante de nourriture, mais qui à présent n’offre plus qu’un amoncellement de feuilles séchées bruissant au sol et dans le patio.  Il fut un temps où un soleil radieux illuminait la maison de sa chaleur, où l’on entendait résonner les fous rires, où l’on sentait les bonnes odeurs de cuisine, où l’on jouissait d’un bonheur infini, alors que trois paires d’yeux ne cessaient d’observer tout ceci jour après jour avec un émerveillement croissant. Il fut un temps où les yeux noirs comme le café de Sancar, ceux de Mavi d’un vert boisé mystérieux, ou encore ceux de Melek d’une nuance grise-bleutée, s’écarquillant chaque jour davantage, insufflaient une vie nouvelle à celle de la famille Efe. Le visage d’Akyürek reflète tous ces souvenirs alors que des bribes de la musique et des chansons d’antan commencent à revenir et que ses yeux débordent de larmes non versées. La poupée Cabbage Patch de Melek, à côté du lit, attire son attention alors qu’on le voit assis, encadré par le montant de la porte de sa chambre – un homme solitaire.

Aussi longtemps qu’il puisse s’en souvenir, ceci a toujours été le dilemme de Sancar. Chaque fois qu’il semblait avoir atteint la fin de son voyage, c’était pour se voir arracher la récompense de la manière la plus cruelle qu’il soit et le parallèle entre les deux femmes de sa vie ne nous semble pas être une coïncidence ou un caprice du destin. Bien que Nare, à la peau de porcelaine, de petite taille et encadrée d’un halo de boucles ondulées jusqu’à la taille, soit loin de la beauté statuaire de la femme aux cheveux noirs et au nom étrange, nous ne pouvons pas ignorer le dénominateur commun les liant, à savoir l’idée d’indépendance.

Si l’on peut se féliciter des efforts déployés pour introduire des questions sociales telles que l’émancipation des femmes dans le divertissement grand public, il faudrait bien plus qu’un groupe de femmes inaptes aux tâches qu’elles se sont fixées, car la stratégie s’en ressent souvent amoindrie et commence à ressembler à un slogan féministe plutôt qu’à un effort sérieux et bien pensé. Zehra, avec toutes ses qualifications universitaires, Nare, sans expérience en entreprise mais avec ses compétences linguistiques, Müge, avec tous ses diplômes en conseil psychologique, exigeant le maximum pour elle-même, et Elvan, sans éducation, mènent la société Sadiçlar à la faillite en un temps record étant donné que les auteurs ont oublié que prétendre à une véritable autonomisation signifiait aussi accepter de prendre ses responsabilités. Nare s’en va sans qu’il y ait vraiment une conclusion, Müge trahit Sancar une fois de plus en vendant ses parts à son ennemi juré, Zehra a un réveil brutal sur les défis de la vie professionnelle et de l’amour, ce qui ne nous laisse plus qu’Elvan, avec son peu d’éducation, pour aider à faire face à la vie avec l’assistance de son cher Abi. Alors, où cela nous mène-t-il ?

Heureusement pour Sancar, qui s’attaque aux détours sinueux d’événements passés, cela le mène à une femme appelée « Bleue ». Le fait d’avoir une excellente éducation, de voyager, d’être exposé aux affaires du monde constitue un portefeuille professionnel admirable, mais il y a un prix à payer pour obtenir une indépendance incontestable sans responsabilité. Il est fort possible que Nare et Mavi s’imaginent plus que compétentes pour traiter avec des gens comme Akin et Sedat, mais nous connaissons tous l’histoire passée de Nare, qui a libéré Akin et presque causé la mort de Sancar, pour en prouver le contraire. Toujours dans la même veine, c’est la menace de Mavi de ne jamais laisser Sancar voir son enfant qui distrait suffisamment ce dernier pour que la fusillade blesse Sedat. Qu’aucune des deux femmes ne croit en la violence est compréhensible, mais mettre en danger la vie même de l’homme qu’elles prétendent aimer ne fait aucun sens. Certains hommes ne comprennent que la force brutale, en particulier Akin et Sedat qui attaquent comme des monstres sans remords, culpabilité ou honte, uniquement parce qu’ils pensent pouvoir le faire. La jungle que nous appelons la vie exige toutes sortes de compétences pour survivre et ce n’est que lorsque les hommes et les femmes mettent leurs forces en commun que le bonheur est possible.

En parlant du monde naturel, le diamant est considéré comme la pierre la plus dure et l’une des plus précieuses connues de l’humanité. Dans sa forme naturelle, il n’est rien d’autre que du carbone et, dans sa forme stable, il est connu sous le nom de graphite – le matériau courant des pointes de crayons et du charbon à dessiner.  Mais, dans les mains d’un véritable artisan, cet élément terne et non réfléchissant peut éblouir les yeux du monde entier. Les empereurs s’en servent pour briller, les reines les convoitent, le sang coule pour en devenir le propriétaire, mais il faut avoir l’œil du connaisseur pour pouvoir évaluer à quel point il est inestimable ! Les actions et les problèmes psychologiques de Nare ont enseveli Sancar, mais une femme comme Mavi l’a déterré, a vu la beauté et le potentiel inégalés de la pierre et a entrepris de la polir. C’est une pensée absurde que l’on puisse imaginer que Mavi ait ressuscité Sancar puisqu’elle-même avait désespérément besoin d’être secourue.

Mais les hommes comme Sancar sont réellement semblables à des diamants cachés et c’est grâce à leur bonne étoile que les deux se soient rencontrés par une nuit d’orage dans la cabane forestière de la petite Melek, d’où nous pouvons avancer rapidement dans le temps pour en arriver au moment où Sancar élabore son plan incroyablement risqué mais réalisable. Travaillant rapidement et se lançant dans une course effrénée contre la montre avant que la police ne l’arrête, c’est dans une autre cachette digne d’un conte de fées, entourée d’arbres touffus et débordant de floraisons, que Sancar cache ses trésors les plus précieux et commence sa longue veille de cinq mois. Dévasté en public, tenu en haleine en privé à chaque rumeur d’apparition, secrètement heureux mais anéanti par l’absence de nouvelles, Sancar vit son enfer dans l’intimité pour le bien de ses proches. Quant à ses femmes, on peut supposer qu’un homme capable de trouver une maison sûre en moins d’une heure met également en place une chaîne d’approvisionnement indéfinie pour la survie de sa famille.  

Enfin à la maison, le contraste n’aurait pas pu être plus flagrant. La maison vide de Mavi que Sancar quitte le cœur lourd est pleine de souvenirs heureux, mais le manoir rempli de gens qui l’attendent pour l’accueillir aurait aussi bien pu être une coquille inhabitée. Les larmes ont séché, les yeux sont comme des cavités ternes de douleur et de souffrance et la lumière semble les avoir quittés, mais avant de supposer que tout cela n’est qu’un acte de la part de Sancar pour jouer une fois de plus le rôle du mari trahi et du père abandonné, nous devons reconnaître que la morne tranquillité d’Akyürek est plus qu’une simple couverture pour masquer son véritable chagrin de ne pas avoir Mavi et Melek à ses côtés. Sa conscience également le ronge durement alors qu’il continue à faire croire qu’il va divorcer de Mavi dès qu’il aura retrouvé ses enfants.  En effet, Sancar Efe est un homme qui déteste le mensonge et les subterfuges. Il est, selon ses propres termes, un homme simple, direct et non-romantique qui demande à Mavi de lui tenir la main et de devenir sa famille. C’est en transmettant ces nuances de significations multiples et complexes que l’intelligence d’Akyürek brille le plus, car plutôt que de jouer Sancar à l’image d’un personnage tridimensionnel comme le feraient la plupart des acteurs, il prolonge son imagination et la nôtre pour atteindre la cinquième – et il y parvient ! Le temps, le lieu, le passé, le présent et l’avenir sont habilement enveloppés sous l’expression d’un regard triste, d’une réponse calme et respectueuse à un parent malade, d’un mot réconfortant à un frère ou une sœur, tandis que le brillant intellect continue à travailler avec acharnement pour planifier la prochaine étape. Être capable de transmettre autant de choses en si peu de lignes, comme le fait si bien Akyürek, représente la marque du vrai génie.

Il semble enfin que, pour une fois, le destin soit favorable aux Efe, car l’aide opportune de Dudu (dont nous parlerons une autre fois) permet à Yahya de réhausser partiellement son image d’écervelé en engageant les hommes de Çelebi dans une poursuite insensée et sans espoir de réussite, alors qu’il prend plaisir à jouer le double de son frère. Zehra et ses problèmes devront également se faire attendre encore un peu car pour le moment Sancar file à grande vitesse vers son refuge et son amour.

Ouvrant le rideau tout grand comme s’il ne pouvait plus attendre, Sancar pénètre enfin dans le sanctuaire tranquille qu’il attendait depuis si longtemps. La présence de Melek est là, avec une autre de ses poupées adorées sur la table, mais la maison est silencieuse, à l’exception d’un bruit de porte qui se referme. Lorsqu’il se retourne, le visage d’Akyürek fait plaisir à voir : le soleil vient de se poser sur lui, ses yeux s’illuminent comme des flambeaux et un sourire timide se dessine enfin à la vue de Mavi portant son enfant. Il n’y a pas de meilleur accueil que celui de pouvoir tenir sa femme dans ses bras, de sentir l’odeur de ses cheveux, de palper son visage tant aimé, de la voir sourire en l’enveloppant d’une étreinte des plus chaleureuses. Le bébé à venir reçoit un baiser de bienvenue au moment même où l’Espoir fait son entrée sous la forme d’une petite fille vêtue de rose tenant à la main un bouquet de fleurs sauvages fraîchement cueillies.

C’est la prérogative du Tout-Puissant d’accorder sa grâce à ceux qu’il a le plus éprouvés. Pour une petite fille appelée Melek, le monde est maintenant au complet avec le retour de son Baba. Pour Mavi, il y a la promesse d’un nouvel amour et d’une nouvelle vie pour compenser sa perte tragique. Mais la plus grande part de récompense doit être réservée à l’homme qui a été écrasé et meurtri par la montagne et l’homme, qui a reçu une balle et s’est presque noyé, qui s’est brisé tous les os du corps, qui a été injurié et trahi par ses amis ainsi que sa propre chair et son sang, et qui s’est réconcilié avec un parent rebelle uniquement à cause de l’amour qu’il porte en son immense cœur – il ne peut y avoir de plus grande récompense pour lui que celle d’être autorisé une nouvelle fois à vivre sa vie et à rêver au bonheur. Sancar Efe est enfin rentré chez lui.

Remerciements: Roselyne

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Let the Warm Love in
By Navid Shahzad

You cannot cage an eagle any more than you can cage a magnificent fierce feline for too long. As the eagle eyes the sky above, so the lion narrows his gaze to slits below. The seemingly frantic, ceaselessly pacing of the the almost extinct Royal Bengal tiger as it walks behind bars and the effect of a small wind lifting Sancar’s knee length jacket in the prison like the flap of an eagle’s wings are signs that the Efe shot behind rusting bars of steel and concrete walls is nothing less than either.

In order to maintain law and order, the state enforces its writ, imposes its will and judgement on all who violate it but what do we make of a man who is a state within himself? A man willing to act as judge, jury and executioner unilaterally, comes from a different breed of living creatures. Placing himself in solitary confinement for five months while awaiting the outcome of the police investigation into his alleged shooting of Sedat in self defence; Sancar Efe suffers more in these months than all the pain he has submitted to of his own volition in the past.

The multi-layered structure of a complex episode with its subterranean, internecine subtleties is a writers’ tour de force in itself and Episode 50 is without a doubt the high-watermark of the series barring the exceptional prayer scene in the mosque when Akyürek prays for his child’s life; which remains unsurpassed. However, what infuses the present script with a life unimaginable is the performance of the actor called Engin Akyürek and it must be acknowledged as one of the finest sustained characterizations seen in recent years on TV.

Shutting himself off from the sight of his beloved wife and child is one thing but to remain incommunicado – without reprieve, to hear nothing, know nothing, say nothing to anyone – not even the wind – lest it should whisper in an enemy ear the whereabouts of his wife and children is a risk Sancar cannot take. The Efes therefore, jointly decide on a highly secretive plan of action keeping even the trusted Kavruk out of the loop. They say the best way to hide something is to leave it unobtrusively in sight and that is precisely the strategy the couple adopt even if it appears that Mavi abandons Sancar and runs away with his daughter and soon to be born son. The scheme is simple, but ingenious. Consider: with the alleged shooter of Sedat behind bars awaiting trial, the police pressure on the Efe family appears to fade into a hunt for the absconding Sedat instead. As anticipated, the custody of Melek by Çelebi is engineered almost immediately by a relentless grandfather which is the first explosive scene of the episode. Infuriated by the sight of Çelebi gloating over the new opportunity yet again, Akyürek sweeps across multiple emotions ranging from initial anger, disgust, disdain, shades of sarcasm, all the while pretending betrayal and even resorting to laughter at the former Ambassador’s audacity at comparing the Efe’s resourcefulness with his own bumbling goons’ investigation of Melek’s whereabouts. His coal black eyes darting with simmering anger, his body tense as a drawn bow yet relaxed, Akyürek kicks at the chair out of sheer habit before banging on the door and is gone leaving Çelebi speechless.

Here, one must digress a little to comment on the high voltage energy that Akyürek brings to every role he plays. Gifted with a natural grace, as Sancar Efe, Akyürek strides through his natural habitat as master of all he surveys. No Ottoman Pasha seated on his jeweled throne could have been more majestic than the Efe perched upon the mud spattered hood of his monster of a truck. None other than Akyürek could kick a door down with one efficient boot clad thrust; none can wrestle with car handles as though he would tear them off, no man thrusts wooden gates open without use of hands, scuffs his boots against the rocks on the ground and no one throws himself on bales of hay with such ferocity as he vents his anger; roars rather than talks, spit roasts with his eyes when deciphering the liar’s face, listens to what the wind whispers in his ear, befriends mountain and men but above all – loves, in private.

There is therefore, a marked difference in the way Akyürek plays Sancar in the present episode now as his fertile brain works to keep his family safe. Being decisive has been one of the great successful characteristics of the man and we know from experience that once convinced, he swings into action mode. Where the earth had earlier pulled him towards itself, making it impossible to rise beyond his mistake, now Akyürek as the Sancar who loves Mavi despite his considerable difficulties, walks the earth lightly. He appears to become weightless as he runs rather than walks, vaults over closed gates with the alacrity of an Olympic athelete, treads softly where his very footsteps had made the earth tremble and plays games with his daughter as he fights for love and life. Only in private, as he lies on his prison bed does he allow a solitary tear to escape his eye, his arm to fall to his side in utter despair just as previously in the yard- a moment of weakness made him slide along the peeling prison wall to sit in abject misery. But tea is there and the red flag of his country frames him as he feigns concern about rumours regarding Mavi and Melek. Prisons are dangerous places as we have often discovered, like twined grapevines slipping beneath locked doors, news travels fast but Akyürek remains remarkably stoic and on top of his game. Now simulating concern, now interest, anger and hunger for news; Akyürek plays all the emotions with the deftness of a master cello player. Keeping up a convincing public persona; it is only in the depths of his own heart that he allows himself to feel relieved every time a rumor emerges as unfounded. Time drags its feet and so Sancar unlearns his anger, teaches himself to be patient as he strings his troubles away in weaving a blue bracelet for his precious love while snatching at happy memories to get him through the tedium of incarcenation.

Yet perhaps despite his best efforts at calming his lonely heart and maintain his sanity, nothing prepares him for the sight of Mavi’s unlived in house. The walls are cold, the floors remain matted with memories of the soft fall of footsteps no longer heard. The house appears even to have shrunk in size as though simulating the wasted dreams its human residents had prayed for. Sancar’s return to Mavi’s villa is meant only to relive the memory of a table once festive with food, now rustling with the sound of dried leaves strewn across floor and patio. A time, not too long ago when bright sunshine lit up the home with its warmth, the sound of laughter, the smell of cooking, joy and happiness as three pairs of eyes surveyed it each day with increasing wonder. A time where Sancar’s coffee black, Mavi’s mysterious forest green and Melek’s blue-gray opening wider with each passing day infused a new life into that of the Efe family. Akyürek’s face mirrors all such memories as snatches of the old music and songs begin to return and his eyes brim with unshed tears. Melek’s cabbage patch doll beside the bed catches his eye as he sits framed in the door jamb to her bedroom – a man alone.

This has been Sancar’s dilemma for as long as he can remember. Every time he seemed to have reached his journey’s end, it was only to have the prize wrested from him in the cruelest possible way and the parallel between the two women in his life strikes us as no coincidence or whimsy of fate. Though Narê’s porcelain skin framed by a halo of waist length wavy curls and petite frame are a far cry from the statuesque beauty of the dark haired woman with the strange name; we cannot help but notice the common denominator between the two. The idea of independence!

While one can laud the efforts of bringing social issues such as women empowerment into mainstream entertainment, it requires more than a gaggle of women unfit for the tasks that they set out for themselves since it is often reductive as strategy and begins sounding like a feminist slogan rather than a well thought out serious effort. Zehra with all her academic qualifications, Narê with no corporate experience but her linguistic ability, Müge with all her degrees in psychological counseling requiring the most for herself and an uneducated Elvan run the Sadece company into bankruptcy in no time at all since the writers forgot that for true empowerment, one must also accept responsibility. Narê leaves without closure, Müge betrays Sancar once again by selling her shares to his sworn enemy, Zehra comes to a rude awakening about the challenges of professional life and love – leaving only Elvan – with her little education to help cope with life with the assistance of her beloved Abbe. So where does that lead us?

Fortunately, for Sancar tackling the tortuous terrain of past events, it leads him to a woman called ‘blue.’ A great education, travel, exposure to world affairs make for a great professional portfolio but there is a price to be paid for fierce independence without responsibility. There is a strong possibility that bothe Narê and Mavi believe they are more than competent to deal with the likes of Akin and Sedat but we have Narê’s past history of releasing Akin which caused the near death of Sancar to prove otherewise. Similarly, it is Mavi’s threat of never letting Sancar see his child that distracts Sancar enough to result in the shoot out that wounds Sedat. That neither woman believes in violence is understandable but to jeopardise the very life of the man they profess to love is more foolish. Some men understand only brute force especially Akin and Sedat who attack like beasts without remorse, guilt or shame only because they think they can. The jungle that we call life requires all kinds of skills to survive and it is only when men and women pool their strengths that happiness is possible.

Talking of the natural world, the diamond is said to be the hardest and one of the most precious stones known to man. In its natural form it is no more than carbon and in its stable form is known as graphite – the mundane material of pencil tips and drawing charcoal; but in the hands of a true craftsperson, the dull non reflective element can dazzle the eyes of the world. Emperors glitter with them, queens covet them, blood is shed over their ownership but it takes a connoisseur’s eye to assess how priceless it can be! Narê’s actions and psychological issues buried Sancar underground but a woman like Mavi dusted him off, saw the unparalleled beauty and potential of the stone and set about polishing it. Lest it be thought that Mavi resurrected Sancar, that is an absurd thought since Mavi herself was in desperate need of being rescued herself.

But men like Sancar are truly like undiscovered diamonds and it is the good fortune of both that they meet one stormy night in little Melek’s forest hut from where we can move fast forward to Sancar’s incredibly risky yet workable plan. Working quickly and racing against time before the police arrest him, it is in another fairy tale like safe house surrounded by thick trees and overgrown with blossoms that Sancar hides his most precious treasures and begins his five month long vigil. Publicly devasted, privately on tenterhooks with each passing rumour of sighting, secretly pleased but devastated for lack of news, Sancar lives out his own private hell for the sake of his loved ones. As for his women folk, it must be assumed that a man who can arrange for a safe house in less than an hour also sets up an indefinite supply chain for the survival of his family.

Finally home, the contrast could not have been sharper. Mavi’s empty house that Sancar leaves with a heavy heart is brimful with happy memories but the mansion full of people waiting to welcome him home could have been just a empty shell. The tears have dried, the eyes are dull pools of pain and suffering as the light seems to have gone out of them, but before we assume that it is all an act on Sancar’s part to play the betrayed husband and abandoned father once again; we must credit Akyürek’s dark quietness as more than just a cover for his genuine grief at not having Mavi and Melek by his side. His heart too genuinely rails against him as he carries on the pretence of divorcing Mavi once he has his children back. Sancar Efe is a man who hates lying and subterfuge. He is in his own words, a simple straight forward, unromantic man who asks Mavi to hold his hand and become his family. It is in conveying these shades of multiple complex meanings that Akyürek’s intelligence shines through for rather than play Sancar as a three dimensional character as most actors would, he stretches his imagination and ours to reach for the fifth- and he succeeds at it! Time, place, past, present, future are wrapped deftly in the mantle of a sorrowful glance, a quiet respectful answer to an ailing parent, a kindly reassurance to a sibling while a razor sharp intellect continues to work full speed planning the next step. To be able to convey so much in as few lines as Akyürek uses is the mark of true genius.

It appears at last, that fate does look kindly upon the Efe for once as timely help from Dudu (of whom we shall speak some other time) allows Yahya the space to partially resurrect his foolish image in leading Çelebi’s men on a wild goose chase while enjoying playing his brother’s double. Zehra and her troubles will also have to wait a little as Sancar races towards home and love.

Tearing at the curtain as though he cannot wait any longer, Sancar finally enters the quiet sanctuary he has been longing for. Melek’s presence is there in another one of her beloved dolls but the house is silent except for the sound of a door closing. As he turns, Akyürek’s face is a sight to see as the sun comes up on him, his eyes light up like beacons as a tremulous smile finally breaks through at the sight of Mavi carrying his child. There can be no better greeting than to hold your woman, to smell the scent of her hair, to touch her beloved face, to see her smile as you envelop her in the tightest warmest embrace possible. The baby gets a welcome kiss just as Hope enters in the shape of a little girl dressed in pink holding a posy of wild flowers gathered by hand.

It is the Almighty’s prerogative to bestow grace upon those whom he has tested the most. For a little girl called Melek, the world is now complete with the return of her Baba; for Mavi there is the promise of a new love and life to compensate for her tragic loss; but the largest share must be reserved for the man who has been crushed and beaten by mountain and man, shot and nearly drowned, broken every bone in his body, has been reviled and betrayed by friend and his own flesh and blood, reconciled with an arrant parent only for the sake of the love that he has carried in his mighty heart – there can be no greater reward than to be allowed to live his life and dream of joy once again. Sancar Efe is home at last.

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